Quand un village voit sa population augmenter de manière involontaire. Au 1er janvier 2016, la commune de Réau sera concernée par la loi SRU (solidarité et renouvellement urbain) qui compte environ) et devra comptabiliser des logements sociaux. La plus petite des communes de Sénart – qui comptabilise 1.100 habitants – n’était jusqu’à présent pas visée par cette loi qui concerne les communes franciliennes de plus de 1.500 habitants. Mais un élément particulier fait basculer la commune au-delà des 1.500 habitants.
Population carcérale
« En 2014, j’ai appris que la population carcérale du centre pénitentiaire du sud-francilien serait comptabilisée dans la population de la commune, se souvient Alain Auzet, le maire. J’ai depuis pris des informations en préfecture et il n’y a pas de possibilité de recours. » Sans être éligible, la municipalité avait déjà pris des dispositions pour la construction de logements sociaux. « La problématique du logement est très importante en Ile-de-France et nous avons pris la mesure du problème en amont », poursuit-il.
Ainsi, dans les programmes de construction de logements, des logements sociaux sont intégrés avec les autres habitations. « Au hameau de Villaroche par exemple, il y a un programme de 12 maisons individuelles et une dizaine de logements sociaux », illustre-t-il. Idem dans le centre-bourg avec un programme de 120 habitations qui comprendra une quarantaine de logements sociaux.
« J’ai demandé la possibilité que les cellules des détenus soient considérées comme des logements sociaux, argue l’élu qui pointe une incohérence. »On m’a répondu qu’il s’agissait d’hébergement et non pas de logement : d’où la surprise que la population carcérale soit prise en compte dans la population. «
Risque de préemption ?
Avec actuellement 14 logements sociaux à Réau pour un total de quelque 450 logements, le village cumule à un peu plus de 3 % de logements sociaux. Un seuil bien éloigné des 20 % requis et qui passera à 25 %. La semaine dernière, l’État a d’ailleurs annoncé qu’il allait préempter un terrain dans une commune du Val-de-Marne qui ne comptabilise qu’ 1,7 % de logements sociaux. Un cas extrême
« On veut bien faire des efforts mais on ne veut pas le faire n’importe comment », prévient Alain Auzet. Et de conclure : « On va passer un contrat avec l’État mais en ce qui concerne le seuil de 25 % à l’horizon 2025, cela sera vraiment compliqué pour nous. »
Le point en Seine-et-Marne – En avril dernier, le ministère du Logement a publié une liste de 218 communes carencées en matière de logements sociaux. Plusieurs villes du département sont concernées par ce manque de logements : Conches-sur-Gondoire, Lésigny, Dampmart, Seine-Port, Ozoir-la-Ferrière et Pringy.