Un an après, l’émotion reste vive. Le 3 septembre 2014, Kévin est accidentellement décédé au volant de sa voiture, sur la D 39, près de Montereau-Fault-Yonne. La raison ? Une vitesse inadaptée pour les uns, une tragique erreur de jeunesse pour les autres, ses proches en tête. En ce mercredi matin, Kévin a laissé derrière lui ses deux parents, Aurélie, Jennifer, Anthony et Stéphane – ses quatre frères et sœurs – et beaucoup d’amis.
Pour sa famille, ses proches, la douleur est toujours insupportable. D’autant que Kévin (20 ans), souvent décrit comme un jeune conducteur inconscient, ne semble pas correspondre au profil type du jeune épris de vitesse. Au contraire. Jennifer témoigne : « Ce n’était pas le chauffard abruti. Son permis de conduire lui a certes été retiré deux fois mais ses excès de vitesse n’étaient pas importants. » Une fois dans une zone passant de 90 à 50 km/h. La seconde sur une parcelle d’autoroute passant de 130 à 110 km/h.
Cérémonie religieuse
Samedi dernier, l’église d’Aufferville a été le lieu d’un hommage au jeune adolescent. Une cérémonie à l’atmosphère lourde débutée par le titre « I want you to stay » (« Je veux que tu restes ») de Rihanna. La maman de Kévin a ensuite pris la parole pour honorer la mémoire d’un fils calme, poli. Une version corroborée peu avant par ses sœurs. « Il était prudent, sérieux », appuie Aurélie. « Trop sage, trop timide », selon Jennifer, qui raconte :
« Un jour je lui ai même dit : “Kévin, tu as 20 ans, il faut que tu te décoinces. Tu es trop sérieux !” »
CFA
Kévin suivait une formation au Centre de formation des apprentis (CFA) du château de Courbeton, à Saint-Germain-Laval. Il venait de débuter sa terminale et s’apprêtait à passer un bac pro commerce à la fin de l’année. En parallèle, il travaillait en alternance au Carrefour Market d’Ecuelles et venait de prendre un appartement à Saint-Mammès. Ses proches le décrivent donc comme un jeune homme sans problème, qui allait même tondre les pelouses des personnes âgées. Aurélie confirme : « Il était apprécié de ses professeurs. Au CFA il était le premier à proposer son aide, à rendre service, il ne disait jamais non. Il avait même plutôt tendance à être embêté que l’inverse. »
Explications
En revanche, sa famille garde une certaine rancœur à l’égard des policiers en charge du drame. Le procès verbal aurait ainsi été envoyé par une simple lettre. Jennifer se souvient :
« Nous avons appris la nouvelle sur Facebook en fin d’après-midi. Ma mère l’a su seulement en fin de journée alors qu’elle s’était déplacée au commissariat pour savoir ce qui s’était passé »
Ses sœurs, qui regrettent par ailleurs le manque de suivi, estiment que l’affaire n’a été traité que comme un banal accident de la route. Elles attendent désormais davantage d’explications. Cela leur permettrait de faire leur deuil, même si vivre sans Kévin ne sera jamais chose aisée.
Thomas BARON @Th_Baron