C’est l’une des grandes surprises des dernières heures du mercato. Hormis le départ de Martial à Manchester United pour la somme insensée de 80 millions d’euros, le transfert le plus surprenant est sans doute celui de Papy Djilobodji à Chelsea. Mis au ban au FC Nantes après avoir un peu trop clamé ses envies de départs, le joueur sénégalais, passé par Sénart-Moissy en 2009, se retrouve finalement dans un des plus grands clubs d’Europe, sous les ordres du très médiatique José Mourinho.
Une trajectoire assez incroyable quand on se souvient de l’arrivée de « Papy » à Sénart-Moissy lors de l’été 2009. Parti du Sénégal -il évoluait alors à l’AS Saloum- pour tenter sa chance en Europe, Dilobodji avait d’abord fait des essais non-concluants à la Lazio Rome et à Lille, avant qu’un agent ne le propose à Moissy.
Un visa pour travailler
« Le but était qu’il puisse jouer pour se montrer », se souvient Laurent Le Houëzec, président du club moisséen à l’époque. « C’était un pari pour nous, mais son arrivée n’a pas été simple à boucler ». Arrivé en France avec un visa touristique, Papy Djilobodji a en effet dû retourner au Sénégal, le temps pour le club de préparer un dossier en préfecture de Seine-et-Marne pour l’obtention d’un permis de travail. « Ça a été compliqué », reconnaît Le Houëzec.
« Les démarches ont été un peu longues, ça nous a coûté 1500 euros, mais on a fini par y arriver ». C’est finalement le 31 août 2009, à domicile, face à Cherbourg (victoire 3-0), que Djilobodji a pu faire ses grands débuts sous le maillot moisséen, sous les ordres de Manuel Abreu. Rapidement, ses qualités physiques ont fait impression, beaucoup plus que son bagage technique.
Des clauses qui rapportent
Avec Sénart-Moissy, « Papy » n’a finalement disputé que 11 matches, marqués par deux expulsions et un but magnifique à Mantes -une frappe de 40 mètres sous la barre- avant de filer vers Nantes en décembre. « Son but à Mantes avait été élu but du mois sur VisioFoot à l’époque », se souvient l’ancien président moisséen. « A partir de ce jour-là, tout le monde s’est affolé, il y avait des émissaires de beaucoup de clubs à chaque match. Et c’est finalement Nantes qui a réussi à l’enrôler ».
Dans l’opération, Sénart-Moissy récupère une somme comprise entre 50.000 et 80.000 €. Mais Laurent Le Houëzec a surtout la bonne idée d’inclure plusieurs clauses dans le transfert. La première concernait un bonus pour Moissy en cas de montée du FC Nantes en Ligue 1. Chose faite en 2013, avec, à la clé, un chèque de 50.000 € pour les Moisséens.
La seconde concernait un intéressement sur un futur transfert de Djilobodji, effectif depuis la semaine passée, et qui devrait rapporter une coquette somme d’environ 200.000 € à Sénart-Moissy. Venu tenter sa chance en Europe, Papy Djilobodji va désormais devoir faire ses preuves au sein d’un des plus grands clubs européens. C’était son rêve en arrivant à Moissy. Il a désormais toutes les cartes en mains pour en faire une réalité.
Eric van OVERTVELD