Une étape cruciale, c’est ainsi que l’on pourrait qualifier la signature du deuxième Contrat Local de Santé de la Ville de Nemours jeudi 27 août, presque quatre ans après la mise en place de la première mouture, officialisée le 18 janvier 2012. Parmi les signataires, l’Agence Régionale de Santé, l’État, mais aussi la Caisse Primaire d’Assurance Maladie, l’une des nouveautés de ce CLS deuxième version.
Le premier contrat avait permis d’établir un diagnostic précis des besoins et de l’offre du territoire de Nemours en matière de santé dans le but de mieux répondre aux nécessités de proximité de la population. À Nemours, exemple qui caractérise l’intercommunalité, l’indice de vieillissement (rapport de la population âgée de 60 ans et plus à celle de moins de 20 ans) s’élève à 73,4 contre 54 au niveau du département, tandis que près de la moitié des médecins généralistes du Pays de Nemours, peu en nombre (ils étaient 17 en début d’année, un peu moins de sept praticiens pour 10 000 habitants, pratiquement deux points de moins que le niveau régional) ont 55 ans ou plus et partiront à la retraite dans moins d’une dizaine d’années.
Nouveaux axes
« Quatre axes avaient été définis pour être traités en priorité dans le cadre de ce premier CLS, explique Véronique Rinaudo, conseillère municipale déléguée à la santé. On y trouvait l’élaboration d’une Maison de Santé Pluridisciplinaire, la mise en place d’un Conseil local en santé mentale, la prévention et la prise en charge des addictions ainsi que l’amélioration de la prévention et de l’accès aux soins auprès des publics fragilisés, en situation de précarité et notamment sur le sujet de la périnatalité. Ce nouveau Contrat Local de Santé va parfaitement s’intégrer dans le Contrat de Ville que nous avons signé au mois de juillet, et va également développer une piste orientée vers les personnes âgées. Il va donner un cadre à toute la problématique de la santé sur Nemours. »
Maison de Santé
La députée-maire (LR) de Nemours Valérie Lacroute a précisé que la Maison de Santé Pluridisciplinaire, « action la plus emblématique » de ce nouveau CLS, « devrait voir le jour à la fin du 1er semestre 2016 avec l’accueil de nouveaux médecins et d’internes » sur le territoire. En février dernier, une étude de faisabilité de la MSP, lancée à l’initiative de la communauté de communes du Pays de Nemours – porteuse du projet – et menée par le cabinet de conseil indépendant Acsantis avait abouti à un avis favorable. Une association, composée de nombreux professionnels de santé de la CCPN, a également vu le jour en mars pour tenter de faire avancer le projet qui a pour but d’endiguer la désertification médicale.
Le lieu qu’occupera cette future MSP est déjà identifié : il s’agira des 800 m2 des locaux de la société CML (Consortium Matériel Laboratoires), avenue du Général-de-Gaulle à Nemours et qui appartiennent à la Ville. « Pour l’instant, se sont positionnés pour occuper la MSP deux médecins généralistes, cinq infirmières et un psychologue, détaille Véronique Rinaudo. Il en faudrait encore davantage, sachant qu’à terme, l’idéal serait de disposer de cinq médecins généralistes pour assurer des visites dans les communes du Pays de Nemours. Nous sommes également à la recherche d’orthophonistes, de sages-femmes, et de kinésithérapeutes. »
Mention Universitaire
Par ailleurs, le projet de MSP « en bonne voie » pour obtenir la mention Universitaire, d’après Véronique Rinaudo : « Cela dépendra des accords qui seront conclus avec l’Université Paris Est Créteil et la Maison de Santé Pluridisciplinaire Universitaire de Fontainebleau, qui sera la tête de pont. Cela nous permettra de faire venir des internes qui pourront se former pour devenir médecins généralistes et pourquoi pas venir se greffer définitivement à notre Maison de Santé. Pour ce faire, nous allons créer des logements à l’étage du futur emplacement afin de faciliter les internes habitant sur Paris ou alentours à effectuer des stages chez nous. »