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Le frelon asiatique, nouveau fléau des apiculteurs

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Le frelon asiatique est un fléau pour les apiculteurs puisqu'il chasse notamment les abeilles.
Le frelon asiatique est un fléau pour les apiculteurs puisqu'il chasse notamment les abeilles.

Les fortes chaleurs enregistrées cet été n’emballent pas tout le monde. A commencer par les apiculteurs. Ceux-ci sont confrontés depuis plusieurs semaines à l’expansion du frelon asiatique en Seine-et-Marne. Un développement tel que les professionnels ont appelé l’Etat à intervenir pour endiguer ce phénomène qui nuit à leur agriculture.

L’origine du frelon asiatique

Le Vespa velutina var nigrithorax, le nom scientifique pour désigner le frelon asiatique, n’est pas une espère méconnue en France. Cet hyménoptère, originaire d’Asie continentale (Inde et Chine en particulier) a fait son apparition dans le Sud-Ouest dès 2004. Mais il n’a depuis cessé de se développer vers l’Est et le Nord de l’Hexagone. La Seine-et-Marne n’a pas évité son arrivée puisqu’il a formellement été identifiée en novembre 2014 dans la région de Sénart. Sa présence est désormais aussi attestée à Coulommiers, entre autres. Et d’après la FREDON d’Ile-de-France, association spécialisée dans la santé du végétal, « cette présence devrait se confirmer et s’intensifier dans les années à venir » bien qu’il « est difficile d’en prévoir l’intensité ». Le département n’est en tout cas « plus considéré comme indemne de frelon asiatique par le Ministère en charge de l’Agriculture », selon un courrier de la préfecture daté du 21 mai dernier.

Quelles conséquences ?

Cette espère s’est rapidement adaptée à son nouvel habitat. Ses principales proies sont notamment les abeilles, mais aussi les abeilles solitaires et les bourdons. « A chaque fois qu’une abeille va sortir, le frelon va la prendre au vol. Il va créer une telle inquiétude chez les abeilles qu’elles ne sortent plus. La ruche se retrouve donc désorganisée très rapidement », expliquait récemment un apiculteur sur France 3. Un problème d’autant plus grave que la production de miel a été divisée par trois depuis 1995 et ce en dépit d’une demande qui est repartie à la hausse. « Le frelon asiatique représente également un risque particulier pour l’Homme dès lors que le nid est approché, par inadvertance lors d’une intervention dans un arbre, au bord d’un chemin ou d’une route ou lors de sa destruction. Dans ce cas l’essaim devient agressif et dangereux, par des piqures répétées et par la projection de venin urticant », ajoute la FREDON.

Plan d’action

Du coup, les deux Organismes à Vocation Sanitaire (OVS) de la région Ile-de-France (FREDON et GRDS-FROSAIF) ont initié la réflexion d’un programme collectif volontaire (PCV) contre le frelon asiatique. La préfecture détaille ce plan d’action : protéger les colonies d’aveilles domestiques contre ce prédateur émergent, informer le grand public pour éviter accident et phénomène de panique, et accompagner les gestionnaires d’espace public, pour leur permettre d’intervenir en sécurité en cas de découverte de nids dans des lieux ouverts et placés sous leur responsabilité. La FREDON d’Ile-de-France a ainsi, par exemple, organisé des formations d’un jour à l’intention des agents communaux et départementaux.

Plante carnivore

Un allié insoupçonné pourrait toutefois venir en aide aux apiculteurs : la Sarracenia. Il s’agit d’une plante carnivore qui attire les frelons asiatiques grâce à son nectar et ses phéromones. Pourtant, ces plantes, originaires d’Amérique du Nord, n’ont jamais rencontré de frelons asiatiques auparavant. Elles auraient donc inventé un piège sélectif. Ainsi, des chercheurs de l’université de Tours examinent actuellement les molécules dégagées par cette plante pour déterminer quelles odeurs attirent le frelon. Mais Romaric Perrocheau, directeur du Jardin des plantes de Nantes cité par l’AFP, tempère : « On est loin d’éradiquer les frelons asiatiques. Chaque Sarracenia contient dix à quinze urnes et peut attirer 50 insectes. Or, dans un nid de frelons, c’est 4.000 individus ». La Sarracenia ne serait donc qu’une solution à court terme, du moins à l’heure actuelle.

Thomas BARON


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