Révélé cette année au public pour la première fois, après 7 ans de restauration pour 1 siècle d’oubli, le boudoir turc continue d’intriguer. Son escalier, situé dans une enclave des grands appartements, possède de petites ouvertures pour observer les salons du roi…
Dans le circuit de visite principal du château, celui des Grands Appartements, pas moins d’une vingtaine de pièces traversées. Chacune a sa particularité, son thème et des détails plus ou moins mis en avant. Certaines d’entre elles ont parfois même une porte dérobée, un passage confondu dans le décor ou une petite ouverture pour regarder discrètement… « A l’époque des souverains, le roi devait pouvoir rejoindre une salle ou une galerie depuis ses appartements en évitant le parcours classique où l’on côtoie la Cour en direct », résume Vincent Droguet, Conservateur en chef du patrimoine. Résultat, le château est truffé de passages, des couloirs entiers dissimulés derrière les murs. Pour l’imaginaire collectif, ce sont les fameux passages secrets du palais. En réalité, il s’agit d’accès moins conventionnels et finalement plus pratiques pour gagner du temps ou espionner la Cours.
Dans l’intimité des souverains
Situé dans un entre-sol au 2e étage du château, juste au-dessus de boudoir d’argent coincé entre la chambre du Roi, devenue salle du Trône, et la chambre de l’Impératrice, le fameux boudoir turc ! Ouvert pour la première fois au public en mai 2015, après 7 ans de restauration, ce petit trois pièces créé sous Marie-Antoinette en 1777, est accessible par un escalier en colimaçon installé dans une enclave des Grands Appartements, entre le salon François 1e et le salon Louis XIII. Les visiteurs alors concentrés sur l’objet même de la visite, le boudoir, passent le plus souvent dans cet escalier sans s’y attarder, et pourtant… « À mi-étage, on note une première fenêtre, assez grande, donnant sur le salon François 1er. Une ouverture surement installée là pour donner de la clarté à l’ensemble, décrit le conservateur, en revanche, juste en face, il y a une petite lucarne, très discrète, donnant sur le salon Louis XIII ». Marie-Antoinette en personne avait demandé le percement d’un petit jour à cet endroit pour permettre au roi de noter discrètement les invités du jour avant de les faire annoncer. Il pouvait ainsi choisir qui il allait recevoir et transmettre la liste à son valet qui accourait prévenir les intéressés assis dans le salon Louis XIII, la salle d’attente. « Le visiophone n’existait pas à l’époque. Pour Marie-Antoinette, il était surtout question de savoir qui le roi recevait… », conclut amusé Vincent Droguet. Un gadget très apprécié par la reine, semble-t-il. Côté salon, cette lucarne se confond dans la frise du plafond. Une vue en hauteur que la reine connaissait donc par cœur !