On a frôlé une nouvelle catastrophe sur le site des Archives nationales de Fontainebleau. Alors que le bâtiment est toujours fermé en raison de graves désordres sur sa structure et que la décision sur son avenir n’a toujours pas été prise, une inondation du 5e sous-sol a été constatée le 15 juillet dernier.
Pendant l’été, le site va être l’objet d’un diagnostic technique, qui permettra au Ministre de la Culture de prendre sa décision. En clair, il s’agit de savoir si le site bellifontain peut être rénové ou non. Pour cela, un fissuromètre devait être installé pour deux mois, avec pour mission de détecter à quel point le bâtiment bouge. Nicolas Houzelot, directeur adjoint des Archives nationales explique : « Nous nous en sommes aperçus dans le cadre de cette opération technique.L’eau a pu être extraite, et nous avons pris des mesures d’urgence. Heureusement, aucun document n’a été détruit, mais nous avons détecté la présence de moisissure ». Des cartons moisis, donc, mais des documents récupérables selon la direction. On parle là d’un ensemble de 33.000 documents !
Le personnel veut voir Fleur Pellerin
C’était la première fois depuis mars 2014 que l’on accédait à ce 5e sous-sol. Pour résoudre le problème, un déshumidificateur industriel va être installé mardi. « Tout sujet est rendu plus complexe du fait du problème structure du site », reconnaît M. Houzelot. En attendant, le personnel, déjà sous tension, s’alarme : « Non seulement la situation ne s’améliore pas, mais de fait, elle s’aggrave, disent-ils dans un communiqué. Ces dégâts étaient malheureusement envisageables dès le début, les bâtiments étant non entretenus et non sécurisés depuis mars 2014. Nous dénonçons cette catastrophe patrimoniale et archivistique majeure qui attente à la mémoire de ce pays, et qui annihile de très nombreuses années de travail ».
Dans les faits, l’inondation ne devrait pas changer le sort du site bellifontain. L’analyse technique n’a été retardée que de huit jours : « Nous avons géré l’urgence avec l’inondation d’un côté, résume M. Houzenot, de l’autre, on gère le problème structurel du bâtiment, avec des décisions que je ne maîtrise pas qui seront prises ». En clair, ce sera à Fleur Pellerin de trancher. Les agents du site, qui ont écrit à François Hollande pour leur faire part de leur désarroi espèrent être reçus par la Ministre rapidement. Pour plaider, peut-être en vain, la cause du site bellifontain plus que jamais en sursis.
Yoann VALLIER