« Je m’en vais de Seine-et-Marne, non sans un pincement au cœur, pour rejoindre ma famille en Mayenne, d’où je suis originaire ». Sobrement, Michel Épiard, ce sapeur-pompier écrivain qui vit à Courpalay, fait ses adieux. Il a commencé sa vie professionnelle dans la société des sauveteurs de l’Oise, avant de mettre un premier pied chez les sapeurs-pompiers.
Il a gravi alors les échelons, devenant chef du centre de Rozay-en-Brie, de 1994 à 2005, puis de celui de Tournan-en-Brie, entre 2005 à 2011. À cette date, il a été nommé à l’État-major du groupement de Vaux-le-Pénil, avec le grade de lieutenant, après avoir contracté une maladie invalidante : la myopathie. Cette fonction, il l’a occupé jusque récemment puisqu’il a décidé de prendre une retraite bien méritée. Il a rejoint sa famille en Mayenne, la semaine dernière. « J’ai laissé quelques traces, dit-il sans orgueil. Je suis à l’origine de la caserne de Rozay-en-Brie, mais j’ai aussi fait de très belles rencontres. »
Tempête de 1999
De sa carrière, Michel Épiard conserve aussi quelques souvenirs marquants : « Je suis allé avec mon chien Ulysse porter secours aux victimes du terrible tremblement de terre de Mexico, en 1985. Avec lui, j’ai aussi pu faire de nombreuses recherches d’enfants égarés en Seine-et-Marne. Je me souviens également de ce feu qui s’est déclaré dans les silos de Rozay, le 28 mai 2000. Et bien sûr, de la tempête de 1999 ! »
En parallèle, sa vie personnelle a basculé. En effet, en 2006, son épouse Françoise fait un accident vasculaire cérébral (AVC) et tombe dans le coma. « J’ai commencé à tenir un journal, afin de vider le trop-plein de mes émotions. C’était un exutoire ! Je me suis alors découvert le goût pour l’écriture. »
Quatre livres
De cette initiative, Michel Épiard sortira en 2011 un premier livre, intitulé La rage de vivre (éditions Beau Repère). Un ouvrage qui sortira deux mois après le décès de Françoise. Et malgré la douleur, il a décidé de continuer, « pour lui rendre hommage. »
Un deuxième livre, Tout ça pour ça !, sortira en 2012. « J’y faisais le constat d’une carrière au service de la population pour en arriver au deuil et au désarroi ». À cette époque, l’écriture était une catharsis pour ce pompier qui se soignait par ce biais. « Ça m’a vraiment permis de me relever et de faire face », soutient-il.
L’année d’après, Michel Épiard continuera sur la même voie avec Les flammes du métier, une chronique autobiographique sous formes d’anecdotes sur le métier de sapeur-pompier. Objectif : « Mettre en valeur la profession et susciter des vocations ».
Dernièrement, Michel Épiard vient de finir un quatrième livre, suite du dernier. Intitulé Retour de flammes, celui-ci paraîtra en septembre prochain. L’occasion, cette fois, de découvrir les interventions qui ont marqué sa carrière. L’intégralité des bénéfices de ces deux derniers livres est reversée aux pupilles des sapeurs-pompiers.
Pierre CHOISNET
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