« On a le sentiment d’être méprisé dans cette affaire. Ne pas reconnaître ce que nous avons fait, ce que nous avons donné pour notre pays » s’insurge Christian Bossu, ancien combattant de la guerre d’Algérie, « Ça montrait que la Nation nous reconnaissait, ça faisait chaud au cœur ». Rappelons les faits. En 2013, le conseil général a décidé de supprimer la gratuité des transports pour les anciens combattants.
Le Combs-la-Villais Christian Bossu a décidé de ne pas se laisser faire et a lancé une démarche auprès de l’instance départemental. Un questionnaire a donc été envoyé à tous les anciens combattants concernant la nécessité de cet avantage, et aujourd’hui, il dispose d’une carte pour un transport en Ile-de-France pour le prix de 150 euros par an.
Une seconde chance
Suite aux nouvelles élections, le conseil départemental a changé, Christian Bossu a donc tenté de nouveau sa chance et a envoyé une lettre au nouveau président le 11 avril, « On est près d’une capitale mondiale, ce n’est pas un privilège outrancier d’avoir la possibilité de nous y rendre sans débourser des sommes importantes. Ils vont nous obliger à prendre nos voitures ? ».
Christian Bossu insiste car pour lui, Paris est important « Je vais régulièrement à l’hôpital pour ma santé, mon dentiste est à Paris, et outre les problèmes on a aussi le droit d’aller dans les musées ou d’y emmener nos petits-enfants ». Il a aussi fait appel à l’association des anciens combattants de Combs-la-Ville, en vain. Ce qui l’indigne le plus, c’est que le Syndicat des transports d’Île de France (STIF) a demandé une harmonisation des tarifs pour les départements d’IDF, et l’Essonne, par exemple, a vite réagi et propose aujourd’hui un tarif de 25 euros par an alors qu’en Seine-et-Marne il est toujours de 150 euros : « Je ne comprends pas pourquoi, quelle est la différence entre un ancien combattant d’Essonne et de Seine-et-Marne ? ».
Le conseil départemental
Le nouveau conseil a répondu à Christian Bossu le 9 juillet dernier par un simple accusé réception en promettant de réfléchir à sa demande. « C’est certainement plus facile de taper sur nous » soupçonne-t-il. Sollicité, Jean-François Oneto, vice-président en charge des routes, des transports et des mobilités nous a annoncé : « Je pense qu’il est bon de revoir ce dispositif compte tenu des contraintes budgétaires actuelles, qui ne sont plus les mêmes qu’à l’époque ». Le projet sera révisé dans le cadre d’une convention proposée par le STIF « Les contours ne sont pas définis, le dispositif sera étudié le 2 octobre et appliqué le 2 décembre » conclut-il. Affaire à suivre.
Romain PHILPS