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La bataille entre le libraire et le maire s’étale dans les journaux

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Jean-Philippe a repris la librairie des Delaunay il y a 12 ans. Alors qu'il avait toujours bénéficié d'un soutien de la mairie, depuis quelques mois, entre le libraire et le maire, la guerre est déclarée.
Jean-Philippe a repris la librairie des Delaunay il y a 12 ans. Alors qu'il avait toujours bénéficié d'un soutien de la mairie, depuis quelques mois, entre le libraire et le maire, la guerre est déclarée.

La bataille s’est ouverte lorsque dans notre édition du lundi 13 avril, le libraire de Provins, Jean-Philippe Delvaux, se plaignait de ne plus recevoir de commandes de la bibliothèque municipale depuis 4 mois (article « Je suis libraire : le blues de Delvaux ») . « La dernière commande datait de décembre 2014. Alors que depuis que j’ai repris la librairie il y a 12 ans, je recevais des commandes pour la bibliothèque quasiment chaque mois. »

Bibliothèque

S’inquiétant, le libraire affirme avoir multiplié les demandes d’explications par courrier à la mairie, sans succès. « Et rapidement, les lecteurs m’ont informé que la bibliothèque proposait de nouveaux ouvrages en rayons. » Commande avait donc été passée. Dans notre article du mois d’avril, Christian Jacob confirmait : « à ce jour, nous n’avons passé qu’une commande, mais pas chez Delvaux. »

40 000 euros perdus

Pourquoi ? C’est la question à 40 000 euros ! Car si le libraire a d’abord perdu le marché de la bibliothèque pour un montant moyen annuel de 10 000 euros, avec son « coup de gueule » dans nos colonnes, le commerçant a dépassé les limites pour Christian Jacob.

Dans notre article en avril, le député-maire prévenait que « cette polémique entraînera très certainement une remise en question du partenariat que la mairie offrait à la librairie Delvaux. »

Au mois de mai, Delvaux apprend que la mairie lance un appel d’offres pour les fournitures scolaires des écoles. Des commandes qui jusqu’à présent étaient passées chez lui (environ 20 000 €). Puis, la semaine dernière, le libraire apprend la perte de son espace dépôt-vente de livres à l’office de tourisme (environ 10 000 €).

Fournitures scolaires

L’appel d’offres pour les fournitures scolaires a été lancé par la mairie le 19 mai. « Ce sont les enseignants qui m’ont prévenu, » raconte le libraire. Mais si Christian Jacob qualifie de « délires » les soupçons de représailles politiques avancés par Delvaux : « disparition des commandes pour la librairie à partir de la campagne électorale départementale dans laquelle ma sœur était engagée contre Olivier Lavenka, bras droit de Jacob… Difficile de ne pas faire le lien… », pour autant, il n’a jamais expliqué pourquoi la mairie a subitement cessé de passer commande au seul libraire installé sur le Provinois.

Appel d’offres

L’appel d’offres pour les fournitures scolaires était justifié par la mairie, par la recherche d’une offre plus concurrentielle. Mais, alors que le maire avait annoncé en conseil municipal que les candidatures seraient étudiées lors de la commission d’appels d’offres fixée au 3 juillet, l’annonce du lauréat est tombée la veille.

« Les enseignants m’ont prévenu qu’ils ont reçu un mail le 2 juillet, les informant qu’ils pouvaient passer leurs commandes à la Libraire générale des écoles de Meaux ».

Le maire a tout simplement appliqué, de droit, la procédure adaptée pour un marché de moins de 20 000 €.

Ce qui n’est pas du goût des conseillers municipaux d’opposition. « Le maire nous avait assuré en conseil municipal, que l’appel d’offres serait traité en commission. Mais ce n’est pas ce qu’il a fait, il a pris la décision tout seul. Et nous sommes choqués qu’il ait prévenu les enseignants avant même d’en informer les conseillers municipaux » s’offusque Joëlle Siorat, chef de file de l’opposition.

Office de tourisme

Excédé par ce « régime de sanctions », Delvaux mobilise la presse nationale. Un premier article parait sur le site internet ActuaLitté, le 3 juillet. « Au lendemain de cet article, j’ai reçu un appel du directeur de l’office de tourisme pour me prévenir que mon dépôt de livres dans ses locaux n’était plus le bienvenu. »

La bataille continue

Outré par ce qu’il compare à “un abus de pouvoir“, Delvaux ne baisse pas les bras. Après avoir suscité l’intérêt de deux médias nationaux, Rue 89 et Libération, il a décidé de se pencher précisément sur le détail du devis fourni par son concurrent de Meaux qui affiche un prix un total de 10 000 € de moins.

« Je suis très surpris. J’ai commencé a étudier leur catalogue : pour le cahier 24×32 de marque fabriquant, ils sont à 1 € alors que mon fournisseur le fait à 1,03 € ; pour le stylo Bic : ils sont à 0,22 cts alors que je l’ai a 0,23 cts. J’ai deux mois pour tout calculer. Je ne vois pas comment avec des écarts de prix aussi faibles, mon concurrent de Meaux peut fournir l’ensemble des produits 50 % moins cher que moi. » Le bras de fer continue…

Réaction de Christian Jacob

Christian Jacob estime que la librairie Delvaux « s’est mise elle-même la librairie Delvaux par un comportement particulièrement hostile.

Monsieur Delvaux a annoncé publiquement dès 2013 la vente de sa librairie. Il est évidemment difficile d’accepter qu’il puisse faire porter sur la ville les conséquences de sa propre gestion. Dans le passé, il a réussi la prouesse d’être évincé de la magnifique aventure du salon du Livre. Nous avions tous trouvé cela regrettable. Mais force est de constater qu’aujourd’hui, Monsieur DELVAUX poursuit dans la même direction. Les Provinois doivent savoir qu’en tout état de cause et quoi qu’il arrive, la Ville défendra la présence d’une librairie à Provins comme elle l’a toujours fait. »


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