Il a argumenté toutes ses réponses mais cela n’a pas suffi à convaincre le tribunal. Benjamin, 34 ans, un habitant de Villeneuve-lès-Bordes a été présenté en comparution immédiate, jeudi dernier, devant le tribunal correctionnel de Melun pour différents délits routiers, allant de l’excès de vitesse, refus de se soumettre à un contrôle de stupéfiants, détention de cannabis. alors qu’il ne possède plus le permis de conduire. Alors qu’il purge actuellement une peine sous le régime de la semi-liberté à Melun, il a été placé sous surveillance.
Aplomb
Les gendarmes l’ont suivi à La Chapelle-Gauthier alors qu’il conduit un véhicule. Il est finalement intercepté à vive allure au rond-point de Saint-Ouen-en-Brie. « Je reconnais les faits et les regrette », a indiqué Benjamin.
À toutes les questions du tribunal, il répond avec aplomb. Pourquoi acheter une voiture quand on n’a plus le permis ? « Pour l’offrir à ma mère. » Pourquoi l’avoir utilisée sans permis ? « Je devais transporter des pots de peintures. » Pourquoi une telle vitesse ? « Le compteur kilométrique est défaillant ». Pourquoi avoir refusé le contrôle ? « J’ai la phobie des piqûres et le médecin m’a dit que je n’étais pas obligé », répond-il. Et d’ajouter : « A la base je suis anti-drogue mais tout le monde fume du cannabis au centre de semi-liberté alors je suis tombé dedans. »
Mandat de dépôt
« Ce dossier pose la question de la peine et de son exécution mais également sur les faits, a indiqué le procureur, David Sénat. “L’infraction a été commise dans le cadre d’une peine aménagée, il trahit la confiance de la justice.” Et le procureur d’ajouter dans ses réquisitions : « Ce genre de comportement conduit parfois à des drames sur les routes, même si heureusement cela n’a pas été le cas». Le magistrat a demandé 18 mois de prison ferme avec mandat de dépôt.
« Il est très marqué par cette affaire, a répondu son avocate. Il a pris des risques énormes pour aller faire des courses », a ajouté son conseil en demandant de ne pas l’incarcérer. Le bagout du jeune homme n’a pas convaincu le tribunal. S’il a été relaxé pour la conduite sous stupéfiants, les juges l’ont condamné à 10 mois ferme avec mandat de dépôt.
« Ne vous étonnez pas si je suis vraiment dépendant à la drogue à mon retour », a-t-il répondu avant de prendre la route de Fleury-Mérogis. Son véhicule lui a par ailleurs été confisqué.