Jérôme Morin, l’ancien responsable du service environnement de la mairie de Pontault-Combault reprend espoir. Lors de l’audience au tribunal administratif de Melun, le rapporteur public s’est prononcé pour « l’effacement de la sanction prononcée à l’encontre de Jérôme Morin le 21 janvier 2013. »
En octobre 2012, il a été identifié comme l’auteur du livre Abruti de fonctionnaire, depuis réédité sous le nom On ne réveille pas un fonctionnaire qui dort. Un pamphlet dans lequel il dénonçait l’immobilisme de la fonction publique et où il réglait ses comptes avec certaines personnes de la municipalité, dont Monique Delessard.
Sans activité
Les conclusions du rapporteur qui réjouissent le fonctionnaire mis à pied puisque la juridiction se penchait sur la demande d’annulation de l’exclusion temporaire de fonction de cet employé municipal. En janvier 2013, il avait écopé d’un an de mis à pied et six mois avec sursis. Un sursis révoqué en 2014 et assorti de six nouveaux mois. « Je ne travaille plus depuis cette date, et je n’ai pas le droit au chômage ni même d’exercer une quelconque activité professionnelle ! », rappelle Jérôme Morin.
Pour argumenter ses conclusions, le rapporteur a évoqué un » non-respect du principe d’impartialité lors du conseil de discipline ». Pour lui, la présence de Sébastien Podevyn (PS), alors adjoint au maire et aujourd’hui secrétaire département du PS 77, dans ce conseil de discipline pose problème.
Le socialiste avait en effet porté plainte contre X pour diffamation après des propos relayés sur un blog tenu par Jérôme Morin. Selon le rapporteur public, Sébastien Podevyn ne pouvait donc pas être juge et partie. « Cet avis est un bon signe, et nous espérons qu’il sera suivi par le tribunal, ce qui est généralement le cas à 90 %. », indique Me Delphine Krust, l’avocate de Jérôme Morin.
Renouer le dialogue
Aujourd’hui, l’employé municipal de Pontault-Combault ne rêve que de retourner travailler, une chose qui pourrait arriver en décembre prochain si le tribunal va dans son sens : « Je veux rencontrer Monique Delessard et remettre les choses à plat. Il faut renouer le dialogue, j’espère qu’elle sera dans le même état d’esprit. Je ne veux juste pas être de nouveau ’placardisé’ ».
Sur son passé, en revanche, il est plus circonspect : « Je ne peux pas regretter ce qu’il s’est passé, j’ai donc assumé derrière. Je regrette juste que mes livres n’aient pas permis de faire bouger les lignes dans la fonction publique. Ce serait à refaire, je ne me relancerais pas. Sauver le monde tout seul, ça va bien ! » La décision de justice sera rendue mi-juillet.
Pierre Choisnet
La réponse de Monique Delessard : “Il y a une procédure judiciaire en cours et nous n’avons pas le pouvoir de l’annuler, précise la maire de Pontault-Combault. Je ne vais pas promettre de que je ne peux pas faire, comme l’ont fait d’autres candidats pendant la campagne.” Et d’ajouter : “Quand je vois son attitude pendant la campagne j’ai des doutes mais j’étudierai la situation après la décision de justice.”