Mardi 23 juin, les policiers ont interpellé 12 individus dans le quartier de Surville, à Montereau. Un treizième Monterelais a été interpellé le lendemain.
Ces jeunes gens « extrêmement violents et dangereux », selon une source policière, sont âgés de 14 à 20 ans. Neuf d’entre eux sont des mineurs.
Ils sont suspectés d’avoir tendu des guets-apens par le biais du site Internet Leboncoin, afin d’extorquer leurs victimes convoquées à Montereau.
Extorsions
Le premier fait remonte au 14 mars dernier. Un client, qui voulait acheter une moto, avait rendez-vous derrière le lycée André-Malraux. Sur place, il s’est fait gazer à la bombe lacrymogène. Son téléphone portable ainsi que 300 € lui ont été volés.
Le 29 avril, deux frères domiciliés dans l’Aube devaient également acheter une moto. Un rabatteur les a emmenés dans le parking souterrain du square Beaumarchais, en leur faisant croire que le deux-roues se trouvait dans un box. Finalement, ils se sont fait dérober l’enveloppe contenant 2 800 € prévus pour l’achat.
C’est le même mode opératoire qui a été choisi le 30 mai. Mais les clients, méfiants, avaient refusé d’entrer dans le sous-sol dont l’entrée était gardée par un groupe de jeunes. Après avoir senti le piège, ils réussissaient à maîtriser le rabatteur et à appeler la police. Le suspect, âgé de 20 ans, avait alors été placé en garde à vue.
Le fait le plus violent remonte au 4 juin. Deux hommes venus des Yvelines se sont présentés devant le commissariat de Montereau pour acheter un quad Rapton mis en vente à 6 000 €.
C’est alors qu’un individu les conduit au square Beaumarchais. Tandis qu’une des victimes descend dans le sous-sol, l’autre est littéralement encerclée par une douzaine d’individus armés d’une bombe lacrymogène et d’une batte de base-ball. Comme l’un des clients n’a pas d’argent sur lui, il est frappé avec le marteau au niveau de la tête. Bilan : 7 points de suture et 10 jours d’Incapacité totale de travail.
Enquête
Les policiers de Montereau ont réussi à remonter jusqu’aux auteurs via les numéros de téléphone et les adresses IP. Les victimes ont pu reconnaître les agresseurs et les rabatteurs sur les photos.
Mais en garde à vue, la majorité des suspects a nié les faits. Seuls, trois d’entre eux ont reconnu leur participation « a minima ».
Jeudi, les plus jeunes ont été déférés au parquet des mineurs de Melun. ” Trois juges des enfants ont été mobilisés pour cette affaire très grave qui fait penser à Orange mécanique “, explique le procureur de Melun, Bruno Dalles, qui a requis des mises en examen pour ” vols en réunion “, avec placement sous contrôle judiciaire en foyer éducatif, avec interdiction de fréquenter Montereau.
Les majeurs, qui devaient être jugés en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Fontainebleau, ont demandé un délai pour préparer leur défense. Ils ont été écroués dans l’attente de leur procès en juillet.
A.G.B.