Stéthoscope dans une poche et téléphone dans l’autre, le docteur Diamantis est le patron dans son service des maladies infectieuses. Non seulement il suit de près ses patients, mais il est également sollicité par les médecins du département qui viennent chercher son avis éclairé lorsqu’ils ont des cas sensibles à traiter et des traitements lourds d’antibiotiques à prescrire.
Il faut dire que dans le domaine, ce n’est pas la quantité qui compte, mais le ciblage parfait, celui qui anéantit la maladie mais évite l’émergence de la résistance des bactéries qui est devenu responsable d’une augmentation du nombre de morts par infections bactériennes malgré le recours des traitements de plus en plus complexes.
« L’espoir de voir de nouvelles molécules vaincre les bactéries résistantes est très hypothétique. Faire reculer les germes multirésistants devient important. Nous y arrivons en diminuant les traitements, en ne donnant que la juste dose et ceci sans aucune complication auprès des patients. En trois ans, notre consommation d’antibiotiques a baissé de 30 % dont 70 % en ce qui concerne les fluoroquinolones (antibiotique bactéricide puissant) et 30 % les carbapénèmes (pénicillines à large spectre). C’est tout bénéfice pour nos malades. » confirme le docteur Diamantis.
Formation
À noter que les deux seuls infectiologues du département, les docteurs Diamantis et Vignier, travaillent au sein de l’unité maladie infectieuses de l’hôpital Marc-Jacquet qui fait désormais référence en la matière.
Rendre une bactérie résistante par un traitement antibiotique excessif, c’est rendre inefficace d’autres traitements antibiotiques qui pourraient intervenir à d’autres occasions et à échéance, condamner le malade à mort, précise Sylvain Diamantis.
Le centre hospitalier de Melun en signant une « charte d’engagement au juste usage des antibiotiques » élaborée par la fédération hospitalière de France, le Lien et le Spil, s’est engagé à poursuivre son action de surveillance de sa consommation d’antibiotiques via une coordination qui transite du service des unités infectieuses vers tous ses autres services. L’établissement s’engage également à assurer une formation spécifique à tout nouveau prescripteur. Enfin, hors ses murs, le centre hospitalier est à l’écoute de la médecine libérale et des établissements de santé et médico-sociaux limitrophes.