« La reprise du projet immobilier sur la Place Praslin est un vrai scandale » : Bénédicte Monville de Cecco (EELV) ne mâche pas ses mots. La conseillère municipale s’oppose aux futurs aménagements prévus sur le parking Vinci situé sur l’île Saint-Etienne. Un projet qui vise à déplacer les places de stationnement en sous-terrain et à construire des logements sur l’emplacement du parking actuel.
Autant dire que les riverains ne semblent pas ravis à l’idée de voir pousser un immeuble en face de chez eux, à l’instar de Marion Lagarde.
« Le parking est moche, tout le monde est d’accord, analyse-t-elle. Mais les dimanches, les Melunais viennent s’y promener, les jeunes font du vélo. Il faut conserver cet espace-là et insérer des bancs pour faire rester les gens sur Melun ! »
Les habitants de l’île Saint-Etienne ont donc décidé de constituer un collectif de défense de la place Praslin et ont lancé une pétition en ligne.
Un aménagement urbain et commercial
Pour le maire, l’opération immobilière est rentable puisqu’il s’agit de faire financer une partie de la construction par la société Vinci. « Nous avons organisé des réunions avec les habitants afin de tenir compte de leurs remarques, remarque Gérard Millet. D’ailleurs certaines modifications ont déjà été actées, comme pour l’extrémité de la place où étaient prévues des maisons de ville. Nous prévoyons finalement des espaces paysagers avec des aires de jeux pour les enfants. D’autres évolutions sont encore possibles. »
Une centaine d’appartements devrait donc voir le jour en bord de Seine dans des bâtiments de deux ou de trois étages, selon leur emplacement. Au rez-de-chaussée, des commerces et des locaux d’activités, comme un cabinet médical.
« L’idée est d’aménager des places urbaines pour aérer l’ensemble », précise Eric de Oliveira, chef du service urbanisme, à la mairie de Melun.
Un aménagement qui n’est pas au goût de Bénédicte Monville de Cecco. « Il faut un jardin public ouvert sur la Seine où pourraient se côtoyer tous les Melunais et un espace vert supplémentaire dans une ville qui souffre de la pollution atmosphérique. Un grand jardin qu’on pourrait même imaginer bordé de cafés et de commerces, en bord de Seine. Au lieu de cela, le maire vend notre cadre de vie à un promoteur immobilier qui érigera un immeuble de plusieurs étages sur la quasi-totalité de la surface de la place avec, en sous-sol, un parking de deux étages. »
Même discours chez François Kalfon (PS). « Ce projet n’a aucun intérêt, tacle le conseiller municipal d’opposition qui pointe « une absence de stratégie » : « Nous avons un atout extraordinaire avec la Seine. Au lieu de le valoriser, on veut encore plus bétonner ! »
Pas encore de calendrier
Mais le béton, ce n’est pas encore pour demain. La date de début des travaux est encore loin d’être fixée. « Nous allons entrer dans une nouvelle phase de concertation avec les habitants, explique Eric de Oliveira. Nous devons d’abord étudier la faisabilité technique et financière. Par ailleurs, une deuxième campagne de fouille archéologique doit démarrer. Le projet devra tenir compte de ce qu’on retrouvera. »