Adrien Desport, ex-cadre du FN et candidat remplaçant aux dernières élections départementales dans le canton de Villeparisis, a été écroué à Meaux-Chauconin, hier, dans l’attente de l’audience correctionnelle. Il est suspecté d’avoir incendié 13 véhicules et dénoncé une agression imaginaire dans le but de faire monter le climat d’insécurité.
” Il est en détention provisoire car c’est le meneur et il a déjà été condamné pour port d’armes “, indique le procureur adjoint, Emmanuel Dupic.
« Endoctrinement »
Les cinq autres militants FN – dont une femme – ont chargé celui qui apparaît comme le leader de la bande. Etudiant en médecine, courtier en assurance, fils de policier, éducatrice canine : ils auraient tous été sous l’influence du cadre frontiste. L’un d’eux a même parlé « d’endoctrinement ». « Une seule personne nous lie tous … » a-t-il déclaré à la barre. Adrien Desport refuse de porter seul le chapeau : « Je n’ai jamais obligé personne. On est un groupe et on doit tous assumer les conséquences. » Mais l’enquête aurait aussi établi que le jeune homme était le leader. Il est d’ailleurs le seul à avoir été écroué. Les autres ont été libérés sous contrôle judiciaire jusqu’à l’audience.
Face à eux, leurs victimes. ” Il y en a énormément “, souligne le parquet de Meaux.
Des hommes et des femmes qui, le 9 avril dernier, ont retrouvé leur voiture brûlée, leur portail tagué … Pour la plupart, des voisins des prévenus. C’est le cas de Wilfrid, un père de famille qui habite à Mitry-Mory et connaît très bien le grand-père d’Adrien Desport : « C’est avec la voiture qu’il a brûlée que j’allais chercher ses grands-parents à l’aéroport … Il savait très bien qui j’étais. Je l’ai regardé droit dans les yeux à la barre et il a baissé la tête. »
Un autre homme s’est levé lorsqu’Adrien Desport est arrivé dans le box des accusés : « C’est mon voisin ! Quand ma voiture a brûlé, il est venu me voir et m’a dit : “Qu’est ce qui se passe, je suis politique, voici ma carte” ! Et c’est lui qui l’avait brûlée ! ” Tous se retrouveront lors de l’audience au tribunal correctionnel de Meaux, celle-ci se tiendra le 15 juillet.
Gurvan ABJEAN