Cette belle histoire est d’abord celle d’une rencontre. « En décembre 2011, je rendais visite à ma tante au Mexique, raconte Isabelle De Boves, présidente de l’association férollaise “ La Banda de Musica ”. Elle m’a alors présenté un groupe de 21 jeunes de 8 à 16 ans, issus d’un bidonville construit au pied du dépôt à ordures de la ville d’Oaxaca. »
« Chaîne de solidarité »
À cette époque, tous ne rêvaient que d’une chose : apprendre la musique. Ils projetaient même de créer une fanfare, « una Banda » mais aucun n’avait les moyens de s’acheter un instrument. Les enfants se contentaient donc d’apprendre le solfège, près de trois heures par jour après l’école. C’est cette ténacité et cette injustice qui ont poussé Isabelle De Boves à réfléchir à la manière d’aider ces jeunes musiciens.
« Je me suis dit qu’ils n’y arriveraient jamais sans un coup de pouce« , confie-t-elle. Commandant de bord chez Air France, elle réfléchit à la possibilité d’envoyer des instruments jusqu’au Mexique. Assez rapidement, « une chaîne de solidarité incroyable s’est mise en place, puisque deux mois après, nous avons pu réunir une vingtaine d’instruments ». Les enfants ont ainsi pu concrétiser leur fanfare en février 2012. Dans les mois suivants, le projet prend de l’ampleur et voit la création d’une classe de guitare et de mandoline.
École de musique
“Ce projet est d’abord celui de ces jeunes Mexicains, insiste Isabelle De Boves. J’ai simplement été un levier, un accélérateur. J’ai apporté mes moyens et mes contacts pour rendre leur rêve réalisable. » Aujourd’hui, “ La Banda de Musica ” rassemble environ 130 enfants. Une classe de violon a démarré récemment et une autre de violoncelle doit être lancée en août. « Nous recherchons d’ailleurs activement des violoncelles, même abîmés », précise-t-elle.
Autre récent événement, “ La Banda de Musica ” dispose dorénavant d’un local pour son école de musique, grâce notamment à la fondation Air France et à la générosité des différents donateurs. Celle-ci a été inaugurée au mois de janvier et s’enrichira, en septembre, d’un atelier de réparation d’instruments à vent.
« L’idée est ici de rendre l’école autonome, tout en générant des revenus afin de pérenniser le projet, développe la pilote. L’idéal serait de favoriser la réputation de l’école afin que les musiciens des environs viennent y faire réparer leurs instruments. À moyen terme, nous voulons aussi développer un atelier de réparation pour les instruments à corde. »
Quatre ans après les prémices de ce projet, Isabelle De Boves jette un regard rempli d’émotions sur « cette belle aventure ». Et elle se réjouit de voir que “ La Banda de Musica ” est autant un moyen d’aider ces jeunes à réaliser leur rêve que de les éloigner des affres du quotidien de leur bidonville.
Pierre CHOISNET
Renseignements : labanda2 musica.wordpress. com ou labandamex@gmail.com