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La préfecture veut renouer avec les associations musulmanes

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Manque de places dans les cimetières, mosquées trop peu nombreuses mais également islamophobie, laïcité et radicalisation : les musulmans de Seine-et-Marne ont été invités à s’exprimer sur les difficultés rencontrées sur le territoire. Il a été, en effet, demandé aux préfets de réunir les représentants des associations afin de faire remonter les sujets de préoccupations des musulmans. Le but : leur apporter des réponses concrètes à leurs attentes. Une grande première en Seine-et-Marne.

“C’est un dialogue fructueux qui a été initié, analyse Pierre-Emmanuel Portheret, le directeur de cabinet du préfet. Cela nous paraissait indispensable après les attentats de janvier. Le danger de l’amalgame est un combat qui concerne tous les Français.”

Où enterrer les morts musulmans ?

Une initiative saluée par Boudjema Hammache, le président de l’Union des Associations Musulmanes du 77 (UAM77).

“Notre problème numéro un dans le département, c’est le manque de carrés musulmans dans les cimetières, remarque-t-il. Dans certaines villes comme Vert-Saint-Denis, Voisenon, Vaux-le-Pénil ou Cesson, par exemple, il n’y en a pas. À Melun Nord, on ne compte que 152 places. C’est complet. Nous essayons d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur ce problème depuis 2008.”

Autre difficulté rencontrée en Seine-et-Marne : les lourdeurs administratives pour la construction des mosquées. “Il manque des lieux de culte dans le département, poursuit le président de l’UAM77. Les démarches sont trop longues. Il faut compter, en moyenne, 15 à 20 ans pour la construction d’une mosquée.”

Les travaux peuvent, en effet, prendre du retard, suite à certains recours déposés par les maires. Dernier exemple en date : à Nemours où Valérie Lacroute a demandé la réduction de la superficie de la mosquée en cours d’élaboration. Signe d’une montée de l’islamophobie ? Cela ne fait aucun doute pour Boudjema Hammache. “Ce qui se disait discrètement dans le dos des musulmans, se clame aujourd’hui ouvertement. Pour nous, ce n’est pas évident. Il faut de la patience.”


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