C’est en juin que le conseil municipal de Fontainebleau validera la mise en vente de la Villa Lavaurs, espérant au passage encaisser autour de 3 millions d’euros. Une annonce qui a fait réagir, notamment en raison de la possibilité offerte aux futurs acquéreurs d’acheter la villa dans son ensemble, le jardin public (le seul du centre-ville) y compris, même si la ville souhaiterait le conserver.
L’association Fontainebleau Patrimoine, qui doit historiquement sa création au premier projet de cession en 1996 (l’association « les amis de la villa Lavaurs et de son parc » est devenue Fontainebleau Patrimoine par la suite NDLR) s’oppose à ce projet : « la délibération autorise la ville à céder une partie indéterminée du parc pour les besoins de la vente. Une perspective que nous jugeons inadmissible » explique le président Guillaume Bricker.
Sanctuariser le parc ?
L’association, inquiète, cite le précédent de l’hôtel de Chamberlant (99 rue de France) : « la Direction Régionale des Affaires Culturelles avait donné un avis favorable croyant que l’intégrité du site serait préservée. Il n’en a rien été, le site a été loti ! Nous sommes donc prévenus ».
La villa, qui n’accueille plus le musée Napoléonien de 2010, reste sans affectation. Les négociations pour en faire le siège de la communauté de communes ont échoué, et le maire a annoncé à plusieurs reprises vouloir vendre le patrimoine municipal qui se sert pas au service public. Fontainebleau Patrimoine regrette « qu’aucune alternative n’a été étudiée alors qu’il est sur un site de proximité, ouvert sur la ville. Les associations pourraient y avoir des salles de réunion ou des expositions temporaires. On pourrait également y créer facilement une halte-garderie qui complèterait parfaitement le parc public et ses jeux d’enfants ».
A noter que l’Archicte des Bâtiments de France a donné son feu vert pour une cession à condition que le jardin ne soit pas « dénaturé, tant dans son aspect extérieur que dans son décor intérieur ». Voilà qui risque de compliquer l’achat du fameux jardin public par un futur acheteur. Reste à savoir si un privé serait intéressé pour acheter la villa sans son jardin. L’association Fontainebleau Patrimoine, en tout cas, invite la ville à « sanctuariser le parc en créant une porte dans le mur d’enceinte », le qualifiant, avec ses 1.800 m2, de « poumon vert du centre-ville. Si vente il y avait, une clause devra imposer le maintien en l’état du parc et interdire toute construction ».
Yoann VALLIER