Sans oublier les plants des petits parcs ou jardins, c’est tout un élément du patrimoine qui est touché. On pense à Vaux le Vicomte, à Versailles, au Jardins du Luxembourg, à Chantilly, et à tant d’autres trésors historiques transmis depuis les créations de générations de jardiniers.
Après de nombreux pays dont la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, la Belgique ou les Etats-Unis, c’est maintenant la France qui est touchée, les importants dégâts causés à l’automne 2013 et au cours de l’été 2014 ont montré l’urgence d’une prise de conscience de la situation.
Une journée d’étude internationale européenne des meilleurs spécialistes s’est tenue récemment à Vaux le Vicomte. Sur ce site on y estime à près de 25 % les broderies de buis qui ont été touchées par la maladie, et qui sont donc morts. L’enjeu est d’importance pour les quelque 230.000 pieds de buis du domaine. Le colloque a envisagé toutes sortes de traitements, dont aucun ne paraît assez efficace, et étudié des solutions de remplacement par d’autres types de plantations. Gestionnaires publics et châtelains sont bien décidés, avec leurs chefs jardiniers à mener la bataille.
Bonne conduite
En attendant, contre la maladie du dépérissement, les produits phytosanitaires ont un effet bloquant en préventif mais sont inefficaces une fois la maladie installée. Restent à appliquer des règles de « bonne conduite » pour éviter la propagation : enlever et détruire les feuilles mortes, espacer les plantations, désinfecter les outils, éviter les arrosages par le dessus.
Invasion
Le Cydalima perspectalis, papillon nocturne plus connu sous le nom de Pyrale du buis a le principal défaut d’avoir une chenille qui se nourrit exclusivement de feuilles de buis. Contre cet envahisseur on peut disposer des pièges à phéromones qui vont attirer le paillon mâle. Il existe aussi un bacille pathogène biologique qui va tuer les dévoreuses, mais devrait être renouvelé en traitement au moins aussi vite que le cycle de reproduction permanent tout au long de la saison. Et ça va très vite ! Subsistent des traitements phytosanitaires, mais les pulvérisations d’insecticides de contact sont liés aux conditions climatiques et sont aussi mortels pour toute une série d’autres insectes. Des contraintes d’applications et restrictions de ces pulvérisations seront applicables dans les lieux publics à partir de 2016 et de 2025 chez les particuliers.
Pour le moment tous ces grands jardins ont encore de beaux restes. Mais, amateurs de cette nature travaillée, des grands parterres et autre créations topiaires, ne tardez pas trop.
D. B.