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Carte scolaire 2015 : craintes à propos des remplacements en Seine-et-Marne

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Une soixantaine d'enseignants ont manifesté mercredi 15 avril devant l'inspection académique de Melun.
Une soixantaine d'enseignants ont manifesté mercredi 15 avril devant l'inspection académique de Melun.

« Il y a un sentiment de très grande inquiétude », avouait Sandrine Bourguignon, secrétaire départementale du SNUipp-FSU77, premier syndicat d’enseignants du premier degré, à l’issue du Comité Départemental de l’Éducation Nationale (CDEN) qui a eu lieu vendredi 17 avril à la Préfecture de Melun. Certes, les propositions de carte scolaire qui prévoyaient dans le Sud Seine-et-Marne l’ouverture d’une classe et sept annulations d’annonces de fermeture de classes ont été maintenues par rapport au Comité Technique Spécial Départemental du 7 avril, même si « il faudra certainement attendre la phase d’ajustement du 9 juin prochain pour espérer voir la situation évoluer, mais en attendant, il n’y a pas d’amélioration en termes de conditions de travail et d’enseignement avec encore beaucoup de classe de maternelle et d’élémentaire qui affichent qui comptent plus de 28 élèves » tempère Sandrine Bourguignon.

ZIL en danger

Mais ce qui a fait le plus « sursauter » Sandrine Bourguignon, à quelques jours des échéances en termes de mobilité géographiques des enseignants, c’est la question des remplacements. L’inspection académique a en effet annoncé la suppression de 189 postes de ZIL (qui passeraient de 295 à 106 dans le département), des titulaires remplaçants sur zone gérés localement par les inspections de circonscription, voués au remplacement de courte durée et de dernière minute, généralement très bien implantés dans leur secteur. Et ce tout en augmentant le nombre de BD ou Brigades Départementales, des remplaçants gérés par un service de l’inspection académique et réservés au remplacement de longue durée. Autrement dit, avec les BD qui seront légion, la gestion des remplaçants sera désormais centralisée au niveau départemental, à Melun, et non plus locale.

« L’inspectrice d’académie nous explique que la suppression des ZIL permettra une meilleure prise en charge des remplacements avec plus de souplesse et d’efficacité, mais il n’en sera rien, fulmine Sandrine Bourguignon. La gestion locale permet, en cas d’absence inopinée, au secrétariat d’inspection d’une circonscription qui est au fait de la réalité de son terrain et qui a une bonne connaissance du réservoir de ZIL à sa disposition, de rapidement trouver un remplaçant sur zone qui sera le plus à même de répondre aux problématiques inhérentes à la classe et à l’école où il se trouvera. C’est extrêmement important, notamment dans le cas de la Seine-et-Marne, où l’on trouve beaucoup de petites écoles avec des classes uniques et isolées. Un ZIL connaît les écoles, les élèves, les équipes pédagogiques, les horaires mais aussi les parents de son territoire, et la relation étroite qu’il entretient avec les secrétaires des circonscriptions sont les gages d’un remplacement rapide et efficient. Or, dans le cadre d’une gestion départementale, un service d’à peine une demi-douzaine de personnes devra centraliser toutes les demandes des secrétariats d’inspection de circonscription et gérer plus de 500 BD. »

Désorganisation

D’où de nombreuses et fâcheuses conséquences : « Le service départemental, qui sera débordé par les multiples demandes de remplacements et qui aura une moins bonne maîtrise des enjeux éducatifs des nombreux territoires que compte le 77, mettra beaucoup plus de temps à trouver un BD et aura du mal à prioriser les besoins des écoles demandeuses, craint Sandrine Bourguignon. Une fois qu’un BD sera affecté au remplacement d’un collègue, il n’est pas non plus dit qu’il se trouvera à proximité de l’école où il doit se rendre et qu’il connaisse, à l’inverse du ZIL. Certains BD devront donc effectuer des trajets insensés par-delà le département, qui est très vaste. Sans compter qu’avec la fin annoncée des ZIL, c’est la suppression progressive des remplacements non prévisibles et de courte durée qui est en train de se mettre en marche. Sans remplaçant, l’unique solution consistera à répartir les enfants dans les autres classes, dont les effectifs s’élèveront à 45 élèves, voire 60 dans certains cas. La désorganisation et la dégradation de la qualité du service public d’éducation qui en résulteront auront une ampleur négative sans précédent. L’inspection académique considère les remplaçants comme des pions sans aucune considération pour leur vie professionnelle et personnelle. »

Le syndicat, qui a manifesté devant l’inspection académique mercredi 15 avril, attendra la fin des vacances scolaires de printemps pour se concerter quant à la mise en place d’autres actions à mener pour lutter contre la suppression des ZIL.


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