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C’est en présence de l’ambassadeur d’Israël en France Yossi Gal que la petite école du centre d’Avon encore anonyme a été renommée Paul Mathéry. Ce personnage méconnu de l’histoire était le secrétaire de mairie lors de l’Occupation allemande. Il a hébergé des Alsaciens et est devenu un agent informateur d’un réseau de résistance. En accord avec le maire Rémy Dumoncel, il a établi de faux papiers pour cacher les enfants juifs du Petit Collège des Carmes, avec la complicité du Père Jacques. Arrêté par la Gestapo le 15 janvier 1944, il sera déporté au camp de Mauthausen et meurt d’épuisement à 37 ans.
L’Ambassadeur s’est dit “ému et touchée d’être ici. Nous ne devons jamais baisser notre garde contre le spectre de l’anti-sémitisme. Nommer cette école Paul Mathéry est un acte républicain et éducatif”.
Les enfants de l’école, très impliqués, ont retracé par des petites scènes de théâtre l’histoire de leur école, qui était l’ancienne mairie, et des trois personnages Avonnais reconnus “Justes parmi les Nations”. La nouvelle plaque de l’école a été dévoilée par Marie-Thérèse Natta, fille de Paul Mathéry et la députée Valérie Lacroute. La petite-fille du “Juste”, Marie-Christine Natta, déclarait que son grand-père aurait été “très heureux de cet hommage”. S’adressant aux enfants, elle rappelait que “l’école est importante car elle va vous permettre de résister à votre manière. Si vous développez vos connaissances, vous ne répondrez pas aux appels à la haine et vous deviendrez des citoyens généreux et éclairés”.
La ville d’Avon, par l’initative de son maire Marie-Charlotte Nouhaud, va continuer à fêter ses “Justes”, avec un colloque pour le 70e anniversaire de la mort du Père Jacques du 29 au 31 mai puis de nombreuses animations le 2 juin et un concert le 31 mai.
Yoann VALLIER