L’ultimatum, qui avait été fixé au 31 août dernier par Valérie Lacroute, est largement dépassé. Et « la paix des braves » instaurée par la campagne des élections départementales, qui viennent de s’achever, va désormais laisser place aux choses sérieuses. L’épineux dossier du local de 100 m2 de plain-pied du Centre des Tanneurs, que l’Union locale CGT occupe depuis plus de 35 ans sans convention et que voudrait récupérer la municipalité pour agrandir la Mission locale de la Seine et du Loing n’a toujours pas été résolu.
Solution et refus
Le syndicat nemourien, qui s’est vu proposer plusieurs solutions de relogement, dont un appartement de 70 m2 rue Jean-Macé fin 2014, n’y trouve toujours pas son compte. « Au sortir de notre visite du logement en question, il n’était pas question pour nous d’accepter de s’y installer en l’état, résume Maxime Martin, le secrétaire général de l’Union locale. C’est un appartement des années 60, situé au rez-de-chaussée mais pas simple d’accès avec une demi-douzaine de marches à gravir avant d’atteindre l’entrée du local, ce qui n’est pas pratique pour les personnes à mobilité réduite qui désireraient nous voir. La mairie nous a affirmé qu’il était impossible d’aménager le garage en salle de réunion pour pallier à ce problème d’accessibilité. De plus, elle nous a également fait comprendre qu’il n’allait pas être possible de détruire quelques cloisons de manière à créer de vraies salles de réunions comme il y en a au Centre des Tanneurs. Si tous ces travaux avaient été possibles, nous aurions répondu favorablement à cette proposition de relogement. »
En charge du dossier pour la municipalité, la 1ère adjointe au maire Anne-Marie Marchand se veut conciliante malgré une certaine impatience. « À chaque fois que nous proposons une solution de relogement à l’Union locale, il y a toujours quelque chose qui ne va pas, fait remarquer la déléguée aux finances, à l’administration générale et aux syndicats. Soit le local est trop petit, soit il y a des marches à monter, soit il est trop éloigné du centre-ville, soit il est difficile de se garer aux alentours… Pour le local rue Jean-Macé, qui est propre et avec l’électricité aux normes, il n’est pas question d’y faire du gros œuvre. Ce n’est pas à la Ville, propriétaire de l’appartement et susceptible de le récupérer à l’avenir, de prendre en charge ce genre de travaux. »
Réponse de Maxime Martin : « Actuellement, cette offre n’est pas techniquement fonctionnelle par rapport à aux activités de notre syndicat, pour répondre aux besoins des salariés, de la population et des institutions. Nous l’avons fait savoir par courrier il y a plus d’un mois, mais depuis, nous n’avons eu aucune nouvelle. »
Agacement
Un dialogue de sourds qui a le don d’agacer Anne-Marie Marchand, qui contre-attaque : « Je m’étonne vraiment des exigences de Monsieur Martin quant à ce que devraient être nos propositions pour contenter l’Union locale, qui a transformé les 100 m2 qu’elle occupe actuellement au Centre des Tanneurs en épouvantable porcherie. Quelle indécence de recevoir ceux qui viennent prendre conseil dans un lieu couvert de tant d’immondices. Madame la maire et nous-mêmes faisons tous les efforts du monde pour contenter l’Union locale, alors que nous n’y sommes pas obligés. La patience dont la Ville fait preuve à l’égard de ce syndicat, qui aurait déjà dû quitter son emplacement actuel depuis désormais sept mois, est plus qu’exemplaire. »
Et l’élue d’accuser le syndicat de « faire traîner l’affaire » : « Il n’y a pas loin à penser que l’Union locale veut aller jusqu’à l’épreuve de force, alors qu’il n’est pas dans l’obligation d’une mairie d’accueillir une antenne syndicale grâce aux impôts des Nemouriens. Je rappelle que pour nous, la finalité n’est pas de porter atteinte à l’Union locale, mais de pouvoir agrandir les locaux de la Mission locale de la Seine et du Loing, trop à l’étroit actuellement et qui a plus que jamais besoin de se développer pour répondre aux besoins toujours plus croissants de favoriser l’insertion des 16-25 ans. Et ce alors que la situation de l’emploi est on ne peut plus critique sur le territoire. »
Maxime Martin, qui évoque de son côté « plusieurs milliers de soutiens » en faveur du maintien de l’Union locale au Centre des Tanneurs, avance par ailleurs une autre solution qui pourrait selon lui « contenter tout le monde » : celle d’une Maison des syndicats dans les locaux de la société CML (Consortium Matériel Laboratoires), avenue du Général de Gaulle à Nemours et qui appartient à la Ville. Mais il semblerait que cette option ne soit absolument pas envisagée par la Valérie Lacroute, qui préférerait y installer la future Maison de Santé Pluridisciplinaire de l’intercommunalité.
« Avec Christophe Bouquet, le Directeur Général des Services de la Ville, nous comptons recevoir l’Union locale dans les jours à venir pour discuter de notre dernière proposition, celle de l’appartement rue Jean-Macé, et j’espère que nous allons pouvoir enfin nous entendre », prévient Anne-Marie Marchand. Bientôt l’épilogue d’un bras de fer interminable ?