En l’état actuel des choses, l’avenue du Général De Gaulle, qui conduit du centre-ville à la gare, ne sera pas rénovée prochainement. Elle qui se dégrade d’année en année, du fait du nombre important de véhicules qui l’empruntent quotidiennement, est au milieu d’une brouille politique entre le conseil général et la communauté de communes des deux fleuves (CC2F). Avec en toile de fond l’enjeu des élections départementales.
En effet, cela fait près de deux semaines que des panneaux ont été installés à l’entrée de l’avenue. Un message est écrit dessus : « L’entretien de la voirie de l’avenue du Général De Gaulle est à la charge du conseil général qui en est propriétaire ». Cette injonction, qui ne porte aucune signature, intervient selon un calendrier qui n’a rien d’anodin, le premier tour des élections départementales ayant eu lieu ce dimanche (lire l’encadré). Et elle a fortement agacé le conseiller général sortant, Léo Aiello (PS), par ailleurs candidat à sa propre succession. « Ce type de manœuvre électorale ne m’étonne pas, clame-t-il. Yves Jégo, qui soutient nos opposants (la liste UDI portée par Patrick Septiers et Andrée Zaïdi, N. D. L. R.), est un habitué de ce genre de procédé ! »
Travaux de réfection
Au cœur du problème se retrouve la question de la domanialité de cette voie. Celle-ci est à la charge du conseil général dans la mesure où il s’agit d’une route départementale. Seulement, ce dernier souhaite transférer la compétence de l’entretien de cette route à l’intercommunalité. Argument de Léo Aiello : « Aujourd’hui, l’avenue du Général De Gaulle n’a plus vocation à être entretenue par nous dans la mesure où elle se situe en pleine ville et qu’elle n’est plus un axe principal sur lequel évoluent les poids lourds notamment. Avant de faire d’éventuels travaux, il faut régler ce problème de domanialité ! Pendant combien d’années encore le conseil général devra-t-il entretenir des voiries qui ont vocation à être communales ou intercommunales ? »
En face, la réponse est catégorique. « Nous n’accepterons de discuter du transfert de responsabilité de cette voirie qu’à la condition que le conseil général procède aux travaux de réfection nécessaire avant, y compris pour ce qui concerne les deux ponts qui sont sur la RD 605 », explique Yves Jégo, président de la CC2F. Une position motivée par le fait que l’intercommunalité de Montereau exige toujours une remise en état complète de la voirie avant d’en prendre la charge. Ceci afin de ne pas avoir à intervenir dessus dans les dix années qui suivent la rétrocession.
Issue du scrutin
Seul problème : les deux parties s’engluent dans leurs positions respectives. Et se jettent en prime des ultimatums à la figure. « Si je suis réélu, je proposerai au conseil général de ne plus financer aucune rénovation de voirie à Montereau jusqu’à ce que ce problème soit réglé », prévient Léo Aiello (déclaration faite avant les résultats du premier tour qui a vu le PS se faire éjecter de la course). « Je ne fonctionne pas au chantage, répond Yves Jégo. Si c’est comme ça, je déposerai plainte contre le Département pour mise en danger de la vie d’autrui ! On ne va pas attendre qu’un motard se tue à cause des nombreux nids de poules présents sur cette route ! »
Dans la situation actuelle, aucune issue rapide ne semble donc envisageable, celle-ci se heurtant aux oppositions politiciennes en vogue depuis des années entre le département socialiste et l’intercommunalité de Montereau tenue par un élu de l’UDI. Mais l’issue du scrutin de dimanche prochain (2e tour des élections départementales), pourrait bien faire basculer le Département à droite. Ce qui, de fait, adoucirait grandement les relations entre les deux parties.
Hasard du calendrier ? Que nenni !
« Pourquoi ça sort deux semaines avant les élections », s’interrogeait Léo Aiello avant d’ajouter : « J’ai l’intention d’alerter le préfet pour que la lumière soit faite sur leur provenance ». Selon toutes vraisemblances, le fait que ces panneaux aient été installés quelques jours avant cette échéance électorale n’a en effet rien d’anodin. Mais ceux-ci sont visiblement apparus grâce à l’opération du Saint-Esprit puisque le couple Septiers-Zaïdi ne revendique pas cette action, ni même l’intercommunalité. Les deux indiquent d’ailleurs que c’est la mairie de Montereau qui en est à l’origine. Mais Yves Jégo préfère jouer l’innocent : « Personne dans mes services n’a installé ces panneaux. Ca doit être l’action d’habitants qui souhaitent alerter les candidats sur ce sujet… »