Il y a un an, Frédéric Valletoux battait Richard Duvauchelle pour 300 voix d’écart au terme d’une campagne âpre. Son fils, Antoine Duvauchelle, pour la première fois directeur de campagne, analyse « à froid » cette expérience pas comme le autres.
La République de Seine-et-Marne : A Fontainebleau, faire campagne sur Boufflers ne porte pas chance. Pourquoi avoir fait ce choix ?
Antoine Duvauchelle : La « malédiction de Boufflers » a commencé le jour où Paul Séramy a dit à mon père que tous les candidats qui touchent au quartier Boufflers perdent les élections. Il avait raison car depuis, ce site est resté inexploité. Malgré cela, il nous a semblé incontournable d’exploiter ce terrain pour réveiller « La belle endormie ». Si l’on souhaitait que les visiteurs viennent ou reviennent en ville, il fallait réfléchir aux fonctions du centre-ville. Selon nous il s’agissait de créer à Boufflers un équipement culturel polyvalent incluant cinémas, salle des fêtes.
Vous rêviez d’une campagne à l’Américaine. Est-ce transposable à Fontainebleau ?
Etant à moitié américain par ma mère, je me suis naturellement tourné vers les USA. J’ai examiné de près les campagnes du Président Obama. A cette différence près, et elle est de taille ! : en France la « propagande électorale » est très limitée et encadrée par des réglementations très contraignantes. De plus, une campagne nationale pour élire un Président n’a que peu de rapports avec une campagne locale pour élire un Maire… même s’il s’agit de Fontainebleau, ville perçue comme emblématique dans le monde entier. Mais campagnes américaines pouvaient être une source d’inspiration, à mes yeux : le « créatif » et le stratégique avec les réseaux sociaux.
Justement, n’était-ce pas trop offensif ?
Ces actions ne furent pas été exemptes de fautes ou d’erreurs, en particulier de rédaction, et la saturation, liée notamment à la « précipitation » et à la densité des messages lors du second tour, peut parfois engendrer l’exaspération.
Depuis un an, les relations sont tendues entre votre père et le maire. Pensez-vous qu’une réconciliation est possible ?
Le soir du deuxième tour, ils se sont serré la main. Ce geste d’une signification symbolique nous a, je l’avoue, touché et laissé auguré d’une cohabitation constructive. Malheureusement, l’espoir s’est vite dissipé. J’invite courtoisement le Maire de Fontainebleau à prendre de la hauteur d’esprit. Un projet d’exploitation des terrains militaires en vue d’y implanter un centre de recherche, d’innovation et d’éducation avait été mis en avant dans le programme des trois listes. La commission installée par la suite pour étudier la faisabilité de ce projet pourrait être renforcée. Il suffirait que notre Maire prenne l’initiative d’inviter les représentants de la liste de Richard Duvauchelle, sans oublier ceux de la liste de Roselyne Sarkissian, à participer à ses travaux. Ainsi pourrait être instaurée une politique novatrice de coopération entre le Maire et l’ensemble des élus de l’opposition, pour le plus grand profit de Fontainebleau et de ses habitants.
Propos recueillis par Yoann VALLIER