Désormais, le particulier peut s’offrir un drone pour ses loisirs, ces petits appareils télécommandés qui permettent de réaliser de magnifiques prises de vues aériennes. Mais du loisir aux menaces potentiellement terroristes, la passerelle est-elle possible ? Pour Cédric Pradel, gérant de la boutique d’objets connectés Smart-one à Fontainebleau, « les drones dont il est question font partie d’une catégorie supérieure à celle généralement proposée dans les commerces du genre ». Effectivement, parmi les modèles les plus demandés, les possibilités restent encore assez limitées. « Deux modèles marchent bien. Le premier est un drone roulant avec prise vidéo, le second est équipé d’un appareil photo et se déplace en volant. Les deux se pilotent simplement à l’aide d’un smartphone ». Dans les deux cas, le système de guidage a une portée de 20 à 100 mètres et une autonomie en vol de 6 à 10 minutes, pour des budgets allant de 99 à 350 euros. Pas de quoi rivaliser avec les modèles capables de survoler une centrale nucléaire !
« Pas utilisés par hasard »
« Ceux dont il est question, ont des batteries puissantes et se guident par télécommande pour plus de portée. Ce sont des drones à usage professionnel, mais les budgets ne sont pas pareils. », ajoute le gérant. Au hasard d’une recherche sur la toile, il trouve instantanément un modèle semi-professionnel à 3.200 €, mais avec seulement 18 minutes d’autonomie en vol… « De tels drones ne sont pas utilisés par hasard, juste comme ça pour s’amuser. Vous n’allez pas investir une telle somme sans raison valable », s’interroge Cédric. Et même si les modèles qu’il propose ne sont pas aussi performants, la demande est là : « ça part toujours très vite et les demandes sont nombreuses. C’est un fait, les drones suscitent de plus en plus d’intérêt ! ».
Une réglementation en devenir…
Pour l’heure la réglementation en vigueur n’est pas encore très claire. Dans les faits, l’utilisation d’un drone avec un système de vidéo embarqué ne peut se faire que dans un espace privé. Sur la voie publique, cet usage est proscrit ou sous conditions d’autorisations préalables. C’est pourquoi le gérant a préféré miser sur le secteur de l’imprimante 3D plutôt que de développer le secteur du drone. « Tant que la loi n’est pas claire sur ce point, je ne vais pas promouvoir des objets auprès d’utilisateurs qui seraient frustrés de ne pouvoir s’en servir comme ils l’entendent ». Mais les drones ne sont pas uniquement des objets volants capables de prendre photos ou vidéos. En mars, sa boutique vendra le révolutionnaire « Bionic-Bird ». Plus ludique et moins technique, ce dernier est en forme d’oiseau, vole à l’identique grâce à deux ailes ultras légères et ne possède aucune option particulière. Il imite simplement l’oiseau… Pour le plus grand bonheur de ses utilisateurs !
Les zones interdites du 77
Lundi et mardi soirs, des drones ont survolé des points clés de la capitale, provoquant par la meme craintes et interrogations. Une nouvelle qui fait écho au survol, toujours par des drones, de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine, au début du mois de janvier 2015. En Seine-et-Marne, il n’existe pas de liste préétablie de lieux interdits de survol, ce qui ne veut pas dire que le ciel soit entièrement libre d’accès.
Un pilote d’avion civil, qui connait bien les réglementations en la matière, nous a expliqué que “tout objet volant doit se soumettre à un grand nombre de règles complexes”. Parmi elles, notons l’interdiction de survol de la centrale nucléaire (perimetre de 5 km autour) où encore de la raffinerie de pétrole de Grandpuits et du parc Disneyland Paris. “On ne peut également pas passer au dessus d’un centre urbain à moins de 3000 pieds d’altitude”, ajoute le pilote. Enfin, en toute logique, aucun survol n’est autorisé autour des aéroports et aerodromes.