Le maire Frédéric Valletoux a sans doute eu le sentiment de retourner sur les bancs de l’école et d’attendre les résultats de ses examens. Car pour la première fois depuis qu’il est maire, la Chambre Régionale de Comptes se penchait sur le cas bellifontain depuis 2007. En clair, les magistrats financiers ont passé au peigne fin tous les comptes de la commune jusqu’à 2014.
Et si le précédent rapport qui portant sur la période avant 2004 n’avait pas été tendre, relevant de nombreuses « anomalies » comme des malversations sur le fonctionnement du marché forain ou des irrégularités dans l’attribution du marché de stationnement, cette mouture est beaucoup moins sévère. C’est en tout cas l’analyse qu’en fait Frédéric Valletoux, qualifiant le rapport de « plutôt flatteur » : « le premier point, c’est la satisfaction de constater qu’après avoir enquêté sur tous les pans de l’action municipale, la Chambre n’a émis que quelques remarques d’ordre général. C’est un premier signe de sérieux budgétaire. Sur la forme la Chambre a relevé la nette amélioration de la situation. Avec mon équipe, nous avons remis de la rigueur et de la transparence dans la gestion de la Ville ».
Maîtriser les dépenses de fonctionnement
Sur le fond, la Chambre constate en effet les progrès de la ville, mais qualifie la situation budgétaire de « tendue », engageant à une « stricte maîtrise des dépenses de fonctionnement » (lire encadré).
Du côté de l’opposition, forcément, on n’a pas la même lecture. Pour Cédric Thoma, « la Chambre ne partage visiblement pas la communication du maire sur l’épargne, ni celui de finances ’saines et maîtrisées’ affichées lors de la campagne municipale ». Monique Fournier note que « le désendettement actuel est purement relatif : outre les cessions qui limitent le recours pour quelque temps, la municipalité n’a pas encore lancé son grand projet de requalification qui lui sera fort gourmand en ressources financières. Bref le mieux actuel n’est qu’apparent ». Enfin, Roseline Sarkissian note que « le rapport pointe les points de faiblesse de la gestion municipale. La commune ne dispose d’aucune capacité de financement de ces équipements, sauf à augmenter encore la pression fiscale, l’endettement et à poursuivre la liquidation de son patrimoine. Trois expédients largement utilisés ces 5 dernières années et qui sont autant de fuites en avant. Dans ces conditions, le chantier de requalification du centre-ville, apparait complètement déconnecté des réalités. Ce n’est pas un lissage des investissements qu’il faut engager mais bien une réduction du montant de la programmation ».
Les Bellifontains pourront se faire leur propre idée en consultant le rapport sur le site internet de la ville (rubrique « Conseil municipal »).
Yoann VALLIER