Sans surprise, les débats ont été houleux lors de la présentation du débat d’orientations budgétaires, jeudi 12 février. La majorité a confirmé une augmentation des taxes d’habitation et foncière, en 2015. Ainsi que la hausse de 2,5 % des tarifications des services municipaux. À noter également, la baisse de 10 % des subventions allouées aux associations, sauf pour celles qui interviennent auprès des populations les plus fragiles.
« Une saignée imposée par l’État »
François Kalfon (PS), conseiller municipal d’opposition, a rappelé au maire ses promesses de campagne. Vouloir redonner du pouvoir d’achat aux Melunais et ne pas augmenter les taxes locales pendant la durée de la mandature.
« Sur un programme d’augmentation d’impôt, vous n’auriez pas été élus, a estimé le socialiste. Vous avez menti aux Melunais ! »
Mais, pour la majorité, la Ville doit se recentrer sur ses actions et ses services prioritaires. « Le débat d’orientations budgétaires 2015 s’inscrit dans un contexte incertain avec une croissance et une inflation faibles », remarque Kadir Mebarek (UDI), adjoint chargé des finances. Nous sommes à un tournant majeur. C’est une saignée que l’Etat nous impose. Une escroquerie dont les collectivités sont victimes. «
Rigueur
Pendant près d’une heure, ce dernier a rappelé le contexte d’économies drastiques imposé par l’État avec les baisses de dotations aux collectivités locales.
« La Ville est contrainte de poursuivre ses efforts en matière de réduction des dépenses. Notre objectif : une baisse de 1,2 millions d’euros en 2015 par rapport à 2014. »
La mise en place de la réforme des nouveaux rythmes scolaires pèse également sur le budget de la Ville. L’embauche des animateurs représente une charge de 650 000 euros par an.
Endettement
Des arguments qui ne parviennent pas à convaincre l’opposition. Pour Thierry Brisson (PS), la vraie raison de ce levier fiscal reste « le problème de l’endettement qui galope sur plusieurs générations. »
Et François Kalfon de s’insurger :
« Vous faites les effarouchés mais vous n’avez pas prévu de sortir de l’austérité. Nous sommes au bord du gouffre. Au rythme où nous allons, le budget va être confié à la préfecture qui nous pend au nez. Nous sommes la ville la plus endettée du département. Les taux d’intérêt sont de l’ordre de l’usure. Il faut les renégocier. »
Le socialiste, qui a annoncé son intention de saisir la chambre régionale des comptes, pointe une envolée de la dette de 1830 euros par habitant en 2011 à 2396 euros par habitant en 2014. « La dette n’est pas sous contrôle ! »
Des investissements trop ambitieux ?
Pour la majorité, le recours à l’emprunt a bien un sens. « C’est le principe même de l’investissement, ironise Kadir Mebarek. Je ne connais pas une seule ville qui finance ses investissements avec 100 % de ses fonds propres. La Ville a fait le choix courageux de se lancer dans un lourd Programme de Rénovation Urbaine pour reconfigurer les Hauts de Melun. » En effet, depuis 2008, ce sont quelque 25 millions d’euros qui ont été injectés dans ces rénovations. Une somme qui pèse sur la dette.
Du côté des Verts, Claude Bourquard “n’accepte pas de se plier à ce qui est présenté comme la seule solution possible” . Le conseiller municipal d’opposition propose de prioriser les orientations budgétaires en trois catégories : « les pas du tout touchés par la restriction budgétaire » (logement, éducation, santé, environnement, troisième âge), les « touchés modérément » (culture, commerce, voirie, une partie des sports) et « les plus économiquement touchés » (patrimoine, communication, commémorations). Sur les investissements : « on aurait du être plus modestes. »
Et Henri Mellier (UMP) de conclure :
« Le fait d’être endetté est une chose mais ce qui compte, c’est la faculté de rembourser. Nous avons toujours remboursé nos dettes et nous avons bien l’intention de continuer comme ça ! »
A noter que le budget sera voté le 31 mars. Ce n’est qu’à l’issue de ces arbitrages que le taux de la hausse des taxes locales sera connu.