Si des promeneurs aperçoivent des nappes de couleur verte ou jaune sur la Seine, la semaine prochaine, pas d’inquiétude. Non il ne s’agit pas d’une pollution du fleuve mais d’une phase de tests, lancée par la municipalité et la Société des eaux de Melun, pour mieux anticiper les effets d’éventuelles contaminations accidentelles des eaux.
Station de pompage
Les colorants seront disséminés dans les eaux entre le lundi 10 et le vendredi 14 octobre mais pourraient, avec le courant, aller au-delà de la Seine-et-Marne. « C’est une phase de test qui s’inscrit dans le cadre du projet de création d’une station de pompage des eaux de la Seine à hauteur de Boissise-la-Bertrand », indique Renée Wojeik, adjointe au maire de Melun, notamment en charge des études.
Un équipement qui doit permettre de préserver la nappe souterraine de Champigny, « une ressource fragile qui avait été très impactée par les épisodes de sécheresse de 2007 à 2009 », poursuit-elle. L’eau potable distribuée dans le secteur de Melun alimente quelque 180 000 habitants et la création de la station de pompage doit permettre la mise en place d’une solution alternative pour la ressource en eau.
Colorants inoffensifs
Le projet du futur équipement a été validé par l’ARS (agence régionale de santé) ou encore VNF (voies navigables de France) et la phase de test va permettre de préciser la nature des courants pour anticiper une éventuelles dispersion de polluants à l’avenir. « Ce sont des colorants inoffensifs qui n’ont aucun impact sur la faune, la flore ou la santé », insiste l’élue melunaise, sans préciser la nature du colorant.
Les tests seront filmés par drone avant une phase d’analyses. Outre l’anticipation d’une éventuelle pollution, le test permettra aussi de localiser l’emplacement précis du pompage en Seine pour que l’eau soit ensuite dirigée vers la station de traitement de Boissise-la-Bertrand. L’usine permettra, à terme, une production de 30.000 m3 par jour, soit l’équivalent des prélèvements de captage, afin de préserver la nappe de Champigny.
Le colorant doit être déversé à hauteur de Melun, mais les effluves pourraient se disperser au-delà de Boissise-la-Bertrand, et passer par Saint-Fargeau-Ponthierry ou encore Seine-Port et même jusqu’à la hauteur de Morsang-sur-Seine, dans l’Essonne.