Quantcast
Channel: actu.fr - Toute l'information nationale, régionale et locale.
Viewing all articles
Browse latest Browse all 26281

« Née sans un cri » : le drame du deuil périnatal

$
0
0

Le berceau de la petite Luna est restée vide (©Fotolia) -
Le berceau de la petite Luna est restée vide (©Fotolia) -

La France détient le triste record du taux de naissances d’enfants mort-nés le plus haut d’Europe. Le taux d’enfants nés sans vie y atteignait, en effet, 9.2 pour 1 000 naissances en 2010, soit le plus mauvais résultat sur le vieux continent. Parmi les parents endeuillés, Mélanie Ferreira Da-Costa, une jeune maman de Tournan-en-Brie qui se qualifie elle-même de « mamange » (association de « maman » et de « ange », ndlr). « Nous sommes des milliers de parents à vivre un deuil périnatal. Il ne suffit pas d’être enceinte pour voir son enfant vivant, il ne suffit pas d’accoucher pour ramener son bébé à la maison. Certains berceaux resteront vides », regrette t-elle.

Hommage

Son histoire, la jeune femme la raconte dans son livre « Née sans un cri » qu’elle a écrit en hommage à son bébé né sans vie, Luna. Alors que sa grossesse se déroulait jusque-là sans problème, Mélanie Ferreira Da-Costa est envahie par un mauvais pressentiment à quelques jours du terme. Se fiant à son instinct elle se rend à la maternité de Tournan-en-Brie où elle apprend la terrible nouvelle : le cœur de son bébé s’est subitement arrêté de battre. « C’est si dur de se dire que ce ventre qui a porté la vie pendant des mois est en train de porter le corps sans vie de l’enfant qu’on voulait tant », relate la jeune femme.

Colère et incompréhension

Le 3 juillet 2015 est née Luna, un bébé né sans cri. D’abord dans le déni, la maman refuse d’accepter l’inacceptable. Puis viennent la colère et l’incompréhension. Envahie de douleur, la jeune femme recherche le réconfort de ses proches qui ne trouvent parfois pour la consoler que des mots empreints de maladresse. « Les gens ne veulent pas être méchants mais ils sont extrêmement maladroits. J’ai entendu des choses terribles comme « tu es jeune tu en auras d’autres ! » », se souvient Mélanie Ferreira Da-Costa.

« Le deuil périnatal reste un tabou »

« Au nom de la société, suis-je une maman ? Alors qu’un mari qui perd sa femme devient veuf, un enfant qui perd ses parents devient orphelin, un parent qui perd son enfant n’acquiert aucun nom. Le deuil périnatal, bien que les choses aient évolué, reste un sujet tabou. Parce que l’entourage et la société ne savent que dire devant l’innommable, le silence et la maladresse prennent parfois le dessus », poursuit-elle.

La jeune mamange se lance alors à corps perdu dans l’écriture, d’abord pour exorciser son mal, crier sa colère et finalement lancer un appel. « Mon livre s’adresse à toute une société à même d’entendre une réalité qu’on veut cacher : toutes les grossesses ne se terminent pas par un événement heureux. Alors comment la société nous voit-elle puisqu’aucun mot ne nous définis ? Je veux que les choses changent : je veux avoir un statut ! », revendique l’écrivaine. Son livre, Mélanie Ferreira Da-Costa l’a achevé le 3 juillet 2016, un an jour pour jour après la naissance de sa petite Luna. Grâce à l’écriture sa colère s’est apaisée.

Symbole fort d’une résilience inespérée, la jeune femme est aujourd’hui enceinte de son second enfant. La naissance est prévue en même temps que la sortie de son livre, le mois prochain.

Plus d’infos

Pour soutenir le combat de Mélanie Ferreira Da-Costa vous pouvez la suivre sur www.facebook.com/neesansuncri ou lui écrire à neesansuncri@outlook.com


Viewing all articles
Browse latest Browse all 26281

Trending Articles