Sauf coup de théâtre, la future communauté de communes du pays de Fontainebleau devrait bien compter 26 communes, résultat de la fusion de cinq entités. Un résultat attendu, malgré les oppositions de la plupart des villages, la majorité ayant voté contre ce nouveau découpage en conseil municipal (lire en fin d’article). Pour Frédéric Valletoux et Marie-Charlotte Nouhaud qui ont multiplié les opérations séduction et tenté de rassurer ces derniers mois, c’est un petit échec. Car le cas de Fontainebleau sera ré-examiné par la CDCI ce lundi, même si la procédure du « passer outre » devrait permettre au préfet, qui a le dernier mois, de valider le périmètre défini : « on doit avancer, dit le maire de Fontainebleau. Avec les maires concernés, on se voit une fois par mois avec le cabinet d’audit. Tout le monde est entré dans la discussion, ça se passe bien, le climat est serein ». Serein, sans doute par résignation, à en croire le maire de Barbizon. Comme ses collègues, il craint que les querelles politiques, les gros équipements de Fontainebleau, et la dette ne viennent les plomber. Et comme chacun semble accepter l’issue, il faut continuer à rassurer, encore et toujours : « On ne doit plus être sur les peurs, les appréhensions et les non-dits, plaide Frédéric Valletoux. On rentre dans l’exécution jurdique des choses, on apprend à se connaître ».
Des bases à poser
Le maire d’Avon Marie-Charlotte Nouhaud, est plutôt d’accord : « j’ai l’impression que la dynamique est lancée, dit-elle. Mais il faut que ce soit une communauté d’agglomération de projet. Je me battrai pour qu’aucun projet ne soit porté sans que les retombées soient pour toutes les communes, sinon on va être dans une logique de guichet, chacun va demander son équipement, ce qui créé le clientélisme ».
Des bases à poser, assurément, avec en creux quelques luttes de pouvoir qui font si peur aux villages, peu habitués aux joutes politiques. Aussi et surtout, ce sera l’état de la dette de la future entité qui sera l’objet de toutes les attentions : « je pense que l’on devra mettre en place un pacte de stabilité financière sur les trois premières années », plaide Mme Nouhaud.
Bien d’autres choses resteront à caler, avec toujours le défi compliqué de ne froisser personne. Du côté du bureau de la future communauté, un vrai casse-tête est à prévoir, car il y aura plus de maires que de places de vice-présidents. Le nom de l’entité également devrait faire débat (« on semble tous d’accord pour qu’il y ait ’Fontainebleau’ dans le nom, compte tenu que c’est une marque connue à l’international », dit Frédéric Valletoux), ou encore son siège, qui devrait rester au centre-ville de Fontainebleau tout en gardant les autres sièges en annexes. Sans parler de la présidence, qui pourrait très vite se transformer en vraie campagne politique !
Du pain sur la planche, des mains à tendres, des paroles et des actes rassurants à trouver : la future communauté d’agglomération a encore beaucoup à faire pour apprendre à vivre ensemble.
Yoann VALLIER
Ils ont voté pour
Avon, Bourron Marlotte, Fontainebleau, Recloses, Achères-la-Forêt, Boissy-aux-Cailles, La Chapelle-la-Reine, Le Vaudoué, Saint-Martin en Bière, Saint-Sauveur sur Ecole
Ils ont voté contre
Samois-sur-Seine, Héricy, Samoreau, Vulaines-sur-Seine, Noisy-sur-Ecole, Arbonne-la-Forêt, Barbizon, Cély, Chailly-en-Bière, Fleury-en-Bière, Perthes, Saint-Germain sur Ecole, Bois le Roi, Chartrettes.
Ils n’ont pas voté
Tousson, Ury