L’établissement Hôtel & Résidence, ex-hôtel Balladins, situé dans la zone industrielle de Moissy-Cramayel, vient d’essuyer sa quatrième attaque, en quatre ans. Trois malfaiteurs ont menacé le directeur adjoint avec une arme à feu et un couteau, avant de prendre la fuite avec le coffre, lundi 29 août, vers 6h30. La victime, Olivier Bertrand, raconte.
Il ne s’attendait pas à vivre le sale quart d’heure qu’il allait passer, quand il a pris son service à 4h30, ce matin du lundi 29 août. Olivier Bertrand, directeur adjoint de l’établissement Hôtel & Résidence (ex-Hôtel Balladins), situé rue André-Ampère, à Moissy-Cramayel, a fait preuve d’un sang-froid exemplaire quand il s’est retrouvé face à ses agresseurs.
Arme à feu et couteau de chasse
Un premier voleur a profité que la porte soit restée ouverte à cause de la chaleur pour s’engouffrer à la réception, vers 6h30, impressionnant avec son masque d’Anonymous lui couvrant la surface de son visage. Aux mains, des gants pour ne laisser aucune trace.
« Je travaille dans cet hôtel depuis novembre 2012 et c’est la deuxième fois que je suis moi-même agressé, raconte-t-il. L’établissement s’est fait attaquer quatre fois en quatre ans. La première fois, le voyou avait eu plus peur que moi. Il tremblait et bafouillait, il est reparti bredouille. Cette fois-ci, j’ai vite compris que ce n’était pas la même chose. »
Olivier Bertrand est installé derrière son ordinateur quand, surpris, il aperçoit une arme à feu pointée en sa direction. « Je ne l’ai pas entendu arriver, pas de moteur de voiture, rien. » Le malfaiteur demande la caisse. Le directeur adjoint refuse. « J‘ai d’abord prétendu qu’il n’y avait pas d’argent. Je ne le sentais pas si méchant que ça au début. Et puis, par principe, je ne voulais pas lui donner. Je trouvais ça trop facile. » Le voyou insiste et fait le tour de la réception, en colère. L’employé finit par céder.
Dans la caisse : quelques pièces. Pas suffisant pour le braqueur. Deux complices font alors irruption dans l’établissement, avec un couteau de chasse. « Ils se sont mis à fouiller la réception, les placards, le logement de fonction. Ils ont cassé l’ordinateur. C’était des jeunes de cité. Ca s’entendait à leur langage. »
Je ne pensais pas que ça allait prendre cette ampleur là
Les malfaiteurs ordonnent alors de s’emparer du coffre. « J’ai d’abord essayé de faire croire que nous n’en avions pas. Ils l’ont finalement trouvé et m’ont agrippé violemment au col, avant de me jeter à terre. Ma chaîne en or s’est brisée. Je ne pensais pas que ça allait prendre cette ampleur-là. J’ai essayé de tenir tête mais je ne savais pas jusqu’où ils pouvaient aller », commente la victime.
Avant de se faire la malle, les trois voyous, organisés, ont coupé les fils des lignes téléphoniques et ont brisé le téléphone portable de l’employé. Ces derniers ont ensuite demandé à la victime de s’enfermer dans les toilettes pendant 10 minutes. « Évidemment, je n’ai pas attendu tout ce temps avant de me rendre au commissariat de Moissy-Cramayel. »
Au moment de témoigner, Olivier Bertrand, plus choqué qu’il ne veut bien l’admettre, a des trous de mémoire et oublie même son numéro de téléphone.
« Tout est arrivé tellement vite. Sur le coup, je n’ai pas eu trop peur. Ce n’est qu’après que j’ai réalisé. Quand je suis revenu avec les policiers à l’hôtel et que j’ai vu que tout était saccagé. C’est à ce moment-là que j’ai pris la violence de ce qu’il s’était passé en pleine face. »
Renforcer la sécurité
Aujourd’hui, Olivier Bertrand réfléchit avec le gérant pour trouver des solutions afin de mieux sécuriser les lieux et ne plus garder d’argent du tout dans le coffre. « Cela fera plus d’allers-retours à la banque mais tant pis. ». Le directeur adjoint espère maintenant que l’exploitation des images de caméras de surveillance permettra de mettre la main sur les voyous.