Pour ou contre des caméras dans les collèges ? Sous couvert de menace terroriste, le gouvernement peut-il dégainer l’argument du tout sécuritaire ? Qu’en pensent les profs ? Les parents ? Et les élèves ?
« Ça ne me choque pas, au contraire. On est en état d’urgence, rappelle un professeur d’EPS. Un collège reste un établissement public. Il n’est pas question de vie privée. » Les parents ne semblent pas s’offusquer à l’idée que leur bambin puisse être filmé dans les couloirs de l’établissement. « Si le gouvernement ne fait rien et qu’un jour, il se passe un attentat, on l’accusera d’immobilisme. Pour une fois que l’État se bouge un peu ! », analyse la mère d’un élève de 6e.
Plus de moyens humains
Un avis que ne partage pas Sébastien Bourdellot, professeur syndiqué Snes FSU 77 (Syndicat National des Enseignements de Second degré, Fédération Syndicale Unitaire). « Cela nous paraît peu efficace et trop coûteux, dévoile-t-il. On devrait plutôt mettre plus de moyens humains surtout. » Et d’ajouter : « L’installation de caméras pose aussi des problèmes déontologiques : qui regarde les images ? Sont-elles reliées aux postes de police ? »
Reste que les principaux intéressés, à savoir les élèves eux-mêmes, ne semblent pas réfractaires au projet. « Ça peut servir, analyse Inès, élève de 4e du collège des Cités-Unies, à Combs-la-Ville. Au moins, en cas d’attentat, ça permettra d’arrêter les terroristes plus facilement, grâce aux images. » La jeune fille se déclare donc favorable à la mise en place de caméras à l’extérieur comme à l’intérieur de l’établissement. La collégienne va même plus loin : « Pourquoi ne pas envisager des détecteurs d’armes à l’entrée des collèges et des lycées ? » Une question qui ferait sans doute bondir les syndicats !