« J’ai des pulsions la nuit, je sors, et quand je rentre dans une maison, je ressens une satisfaction indescriptible, même si je ne vole pas. Mais si je veux un ordinateur, je vais essayer de le voler ».
C’est ce qu’avait déclaré durant l’instruction du dossier le cambrioleur en série de Provins, Jérémy P., âgé de 36 ans.
Maintien en détention
Jugé jeudi 25 août, au tribunal correctionnel de Melun, il a été reconnu coupable de 22 vols aggravés commis dans la ville provinoise en novembre et décembre 2015, ainsi que de la dégradation d’une vitre du commissariat de police. En revanche, il a été relaxé pour trois cambriolages qu’il a niés.
Le cleptomane a écopé de 4 ans de prison dont dont 2 ans avec sursis et mise à l’épreuve, avec notamment l’obligation de travail, de soins psychologiques et d’indemniser ses nombreuses victimes. Il a été maintenu en détention.
Ordinateurs, téléphones portables, appareils photo, caméras, vêtements… Jérémy P. fouillait les habitations et prenait tout ce qui lui tombait sous la main. Il agissait souvent de nuit ou au petit matin, pendant que les occupants dormaient, et n’hésitait pas à escaler les balcons ou prendre une échelle pour accéder aux intérieurs.
Une fois, rue Joly, un dame âgée qui était dans son lit l’avait surpris dans sa chambre alors qu’il était cagoulé et muni d’une lampe torche. Après avoir forcé l’entrée du garage, il lui avait volé son sac à main et des bijoux.
A l’audience, le prévenu a regretté ses actes : « Sincèrement, ça me fait de la peine. Je n’ai pas un mauvais état d’esprit. Souvent, les gens allument et je m’en vais… »
« Chaque soir, on enclenche les alarmes »
Lors d’un de ses derniers forfaits, l’une de ses victimes qui avait entendu du bruit dans la cuisine l’avait mis en fuite après avoir crié et alerté la police. Le souvenir reste en tout cas traumatisant pour certains propriétaires victimes de cambriolages nocturnes : « Depuis, la peur est là et chaque soir, on enclenche les alarmes », a déclaré l’un d’eux à la barre.
La procureure a rappelé que certains faits avaient été commis la même nuit, dans le même périmètre. Le voleur, portant 22 mentions à son casier judiciaire dont 14 pour des faits identiques, a notamment commis trois cambriolages dans la seule rue Aristide-Briand.
« Les faits sont en partie reconnus avec quelques nuances, a plaidé la défense. Mon client a un problème de dépendance. Il était défoncé par les produits toxiques au point de s’endormir en garde à vue. Une partie des objets volés a servi à financer ces produits. Les pulsions émanent de son enfance et il est atteint de cleptomanie pour laquelle il se fait suivre ».
A.G.B.