En entrant dans la maison de Franck Combe et Fatima Da Silva, les stigmates de l’inondation sont encore présents. Bien que l’aspect général montre une maison très bien entretenue, le sol en parquet flotte. Dans la cuisine, certains carreaux montrent des signes de faiblesse lorsqu’on passe dessus. Dans le jardin, par endroits le sol s’affaisse, l’herbe est marquée par les traces de fioul qui n’alimentent plus la chaudière et une légère odeur témoigne du récent débordement de la fosse septique. Le montant des dégâts s’élève, selon les devis, à 140 000€ de travaux pour la maison. Concernant l’atelier de l’entreprise de menuiserie – ébénisterie de Franck Combe, la note avoisine les 85 000€ pour sa globalité.
« Je suis dans la hantise »
Le couple est donc inquiet car l’état de catastrophe naturelle n’est toujours pas reconnu mais il a aussi peur de voir les inondations reprendre : « Dès qu’il pleut je suis dans la hantise », lâche Fatima Da Silva. Avec six enfants à la maison, une prochaine inondation lui fait craindre le pire. « Il y en a pour 140000€ de travaux et si cela recommence… Je n’ai qu’une envie, c’est de partir », insiste l’auxiliaire de vie. Son salaire est, pour le moment, le seul qui rentre puisque Franck Combe n’a pas pu reprendre son activité pour le moment.
Solution
En attendant un déblocage de la situation auprès des assurances, ils ne peuvent s’empêcher de penser à une solution pour ne pas revivre cela. « Notre combat, c’est que cela ne se reproduit pas », explique Franck. « Quelles sont les solutions ? » questionne-t-il. Pour le couple, cela passera nécessairement par des travaux sur le ru de Sucy. « Un travail doit être fait sur le ru. Les arceaux d’évacuation d’eau sont trop petits », analyse-t-il alors qu’une précédente inondation s’était arrêtée à leur porte en 2013.
Police de l’eau
De son côté, Roger Denormandie, maire de Montigny-Lencoup, suit le dossier avec attention. « On fait actuellement le point sur l’ensemble du ru qui passe à Montigny-Lencoup. Nous sommes en contact avec la police de l’eau pour voir ce que l’on peut curer ». Un travail mené avec un bureau d’étude, sur près de deux kilomètres, mais qui sera limité aux contraintes de la police de l’eau. Une contrainte qui prend un caractère particulier dans le cadre du ru de Sucy puisque celui-ci appartient, pour moitié, aux propriétaires riverains et qu’ils en ont l’entretien. Un entretien qui doit au préalable obtenir l’accord de la police des eaux. Une situation que regrette l’élu : « Avant les paysans curaient lorsqu’ils constataient que l’eau ne s’écoulait pas correctement. Maintenant, il faut une autorisation administrative ».
Le résultat de l’étude est donc attendu, avec autant d’impatience que celui du placement ou non de la commune de Montigny-Lencoup en état de catastrophe naturelle, par le couple installé sur la commune depuis 2000.
Sébastien LATTANZIO