A voir son grand sourire, Louis Schweitzer ne regrette pas une seconde d’avoir accepté de devenir le président de la Fondation des Écoles d’art américaines. L’ancien patron de Renault et actuel président du festival d’Avignon se sent bien à Fontainebleau : « je viens de découvrir le théâtre Napoléon que je ne connaissais pas. Une merveille ! ». C’est donc en président heureux, venu lors de la dernière semaine de la session des écoles qui vient de se terminer, qu’il a accepté de nous parler de son engagement pour Fontainebleau.
La République de Seine-et-Marne : Qu’est-ce qui vous a incité à accepter de prendre la présidence de la Fondation des Ecoles d’art ?
Louis Schweitzer : Je mentirais si je disais que je les connaissais avant que l’on me fasse cette proposition. Ce qui m’a plu, c’est la façon qu’a cette institution de rayonner. J’aime cette philosophie qui veut que l’on fasse venir des étrangers en France pour leur apprendre notre façon de faire de la musique ou de l’architecture. La plus belle époque de Paris était selon moi l’entre deux guerres, et c’était à l’époque la plus accueillante, il n’y a pas de mystère !
On vous sent ici comme un poisson dans l’eau !
Tout le monde connaît Paris, Versailles… mais moins Fontainebleau. Or, je trouve que Fontainebleau a un côté un peu magique. Les écoles d’art ont cette philosophie qui me plaît, avec les élèves qui viennent avec leurs cultures différentes, dorment chez l’habitant. Le fait de ne pas accueillir que des Américains, d’ouvrir comme c’est le cas de plus en plus les écoles à des étudiants venus de différents continents, je trouve ça formidable. C’est une évolution positive.
Pensez-vous que les écoles devraient penser à s’étendre, à être plus connues ?
Pas forcément. Elles sont reconnues par les professionnels. Les professeurs sont remarquables, les master-class d’un très haut niveau, et d’après ce que l’on me dit, les élèves le sont aussi. Les écoles ont atteint une maturité au niveau régional, mais gagneraient à être plus connues. Je voudrais que plus de monde vienne voir nos élèves et nos professeurs, c’est vrai. Mais prévoir des promotions plus grandes serait un risque. On pourrait perdre ce qui fait son identité et on aurait des problèmes d’accueil. Le groupe ne serait plus un groupe !
Les écoles sont-elles solides financièrement ?
Oui, il y a un patrimoine immobilier sur Fontainebleau et un mécénat américain qui permettent de faire vivre la ’famille’ sans souci. C’est une institution qui se porte bien ! Je suis là en soutien et j’en suis heureux. C’est une institution heureuse !
Auriez-vous pu être un élève des écoles ?
(Rires) Je n’ai aucun talent pour l’architecture, et concernant la musique, ma seule capacité est d’écouter !
Propos recueillis par Yoann VALLIER
Bio express
1981 : directeur de cabinet de Laurent Fabius, ministre du Budget. 1986 : il entre chez Renault. 1992 – 1995 : PDG du groupe. 2005-2010 : président de la HALDE. Depuis 2005 : président du Festival d’Avignon.