Sapeurs-pompiers, policiers et gendarmes

Leur présence sur le théâtre d’opérations d’envergure semble à chaque fois logique, mais leur mobilisation a une nouvelle fois été impressionnante lors de la crue, et saluée à maintes reprises : sapeurs-pompiers, policiers et gendarmes de Seine-et–Marne ont été au plus près des habitants pendant et même après les inondations, également bien aidés par le renfort de nombreux collègues d’autres départements. Évacuation et protection des personnes et des biens, épuisement de l’eau, nettoyage, dépollution ou encore soutien logistique : ces services de l’État n’ont pas failli à leurs missions avec plusieurs milliers d’interventions répertoriées.
Protection civile
Beaucoup ont découvert ce service de l’État pendant les inondations : la Protection civile, qui est intervenue à près de 1 000 reprises sur le secteur de Nemours, n’a pas chômé.
« Nous sommes une association de loi 1901 reconnue d’utilité publique et qui dispose de l’agrément national de sécurité civile, explique Baptiste Bompard, responsable de la Protection civile de Seine-et-Marne. Notre action relève du domaine du secours à la personne sous différentes formes adaptées aux besoins sur le terrain : évacuation des sinistrés et recherches de personnes avec l’unité cynotechnique ; aide humanitaire et sociale avec notamment la recherche de solutions d’accueil en centre d’hébergement d’urgence, distribution de kits d’hygiène et de denrées alimentaires ; mise en place d’une cellule psychologique ; opérations de déblaiement, de pompage et de nettoyage… Nous sommes comme la Croix-Rouge en termes de moyens humains, mais avec les moyens techniques en plus. »
Surtout, la Protection civile de Seine-et-Marne n’est constituée que de bénévoles. « Nous venons de milieux très variés, souligne Baptiste Bompard. On trouve des techniciens de maintenance, du personnel de santé, des juristes… Moi-même, je suis ambulancier. » Au total, ils étaient 40 bénévoles les premiers jours qui ont suivi la crue, près de 160 avec le renfort d’une vingtaine d’autres antennes départementales de la Protection civile qui étaient également là pour amener du matériel. « Cela représente près de 8 395 heures de bénévolat, dont 4 919 passées hors du domicile familial, indique le chef de la Protection civile du 77. J’ajoute que de nombreuses personnes bénévoles hors Protection civile sont également venues proposer leur aide, de même que beaucoup d’élus et membres des services municipaux des communes touchées par les inondations. »
Agriculteurs
Peut-être le corps de métier que l’on attendait le moins en première ligne lors des inondations : les agriculteurs ont consacré bénévolement beaucoup de leur temps et de leur énergie pour participer à l’élan de solidarité qui s’est manifesté pendant la crue.
« Dès que ça a commencé, j’ai mis mon réseau en alerte pour prévenir mes adhérents qu’il fallait intervenir, se rappelle Nadège Serré, secrétaire générale adjointe de la Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles de Seine-et-Marne et responsable du canton de Nemours. Avec d’autres bénévoles, nous sommes allés au secours de la population avec nos tracteurs et nos bennes pour déplacer les habitants de leurs habitations, parfois à des endroits où les camions de pompiers ne pouvaient pas passer. Nous avons également distribué 20 000 litres d’eau non potable mais propre pour pouvoir se laver. Enfin, nous avons participé à ramasser et évacuer les déchets liés aux inondations aux côtés des services techniques. Il y en avait pour plusieurs milliers de m3 ! »
Des agriculteurs qui sont restés deux semaines non-stop sur la vallée du Loing, bien qu’eux aussi victimes pour la plupart des inondations, notamment les maraîchers. « Il en allait de notre devoir de citoyen d’être sur place, confie Nadège Serré. Mais jamais de ma vie je n’aurais pensé affronter une telle catastrophe. »