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Inondations : Un élu de la majorité démissionne, des habitants toujours en colère

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Éric Dalmayrac, élu de la majorité à Saint-Pierre-lès-Nemours, a démissionné du conseil municipal pour protester contre la gestion des inondations par le maire (DVD), Bernard Rodier. (© D.R.) -
Éric Dalmayrac, élu de la majorité à Saint-Pierre-lès-Nemours, a démissionné du conseil municipal pour protester contre la gestion des inondations par le maire (DVD), Bernard Rodier. (© D.R.)

Sa lettre ouverte envoyée aux habitants de Saint-Pierre-lès-Nemours il y a trois semaines n’a visiblement pas calmé les esprits. Le maire (DVD) de Saint-Pierre-lès-Nemours Bernard Rodier, qui avait souhaité répondre aux critiques de plusieurs habitants et de l’opposition quant à la gestion des inondations par la municipalité alors qu’il était parti en vacances en Croatie du 1er au 9 juin, en pleine crue du Loing, et la prise en charge des habitants sinistrés, a passé un conseil municipal assez mouvementé le 24 juin dernier.

Démission

En mairie ce jour-là, une vingtaine de personnes venues assister à la première assemblée communale post-inondations. Un tiers de la population aurait été touché par la montée des eaux à Saint-Pierre-lès-Nemours, pour des dégâts estimés à près d’un million d’euros. Des Saint-Pierrois sinistrés en colère pour la grande majorité d’entre eux et qui attendaient des explications du maire, alors que seulement deux points du conseil municipal, les deux derniers, concernaient les inondations : une demande de dotation en faveur de l’équipement des collectivités territoriales touchées par des événements climatiques ou géologiques ainsi qu’une demande de subvention du Fonds d’aide au relogement d’urgence (Faru).

Et c’est lors du traditionnel tour de table de fin de conseil municipal qu’Éric Dalmayrac, élu de la majorité, a pris la parole pour annoncer sa démission. « Je profite de ce tour de table pour m’exprimer concernant la gestion des inondations, a-t-il déclaré. J’ai juste trois choses à dire. Premièrement, j’ai été très agréablement surpris par l’élan de solidarité de l’ensemble de nos concitoyens. Deuxièmement, je tiens à saluer la disponibilité de l’ensemble des élus de la majorité et de l’opposition, tout le monde s’est serré les coudes mais il manquait un patron ! Et donc troisièmement, et très calmement, sans vouloir polémiquer, sous forme d’une réflexion : quelle est la fonction essentielle d’un maire ? C’est de gérer sa ville en bon père de famille. Quel bon père de famille partirait en vacances alors que ses enfants ont les pieds dans l’eau ? Tout le reste, c’est de la littérature. J’ai donc l’honneur, monsieur le maire, de vous adresser ma démission que vous recevrez demain par lettre recommandée. »

Applaudissements du public dans la salle. Contacté pour réagir à cette démission, Bernard Rodier est resté injoignable.

Exaspération

Les Saint-Pierrois excédés, eux, ne se privent pas pour laisser éclater leur exaspération. Comme Nathalie Legrand, habitante de la place Saint-Pierre, touchée par la crue et qui avait accroché sur les grilles qui encerclent le parc de la mairie des photos de sa maison inondée et de ses biens endommagés plus quelques petits post-it aux sentences acérées.

Rue de Bagneaux, quelques jours après la crue. (© RSM77/Nicolas FILLON)
Rue de Bagneaux, quelques jours après la crue. (© RSM77/Nicolas FILLON)

« Moi et d’autres habitants avons reçu dans notre boîte aux lettres le 28 ou le 29 juin un tract de la mairie nous expliquant que les sinistrés avaient jusqu’au 30 juin 12 h pour se faire recenser à la mairie, que nous pouvions nous servir de quatre machines à laver en libre-service, qu’une cellule psychologique est en place à l’hôpital de Nemours ou encore que des vêtements et matelas sont à notre disposition, raconte-t-elle. C’est ridicule, une vraie blague ! Nous nous sommes débrouillés sans la mairie jusqu’à présent, ce petit papier vient un peu tard, quel timing ! Ils feraient mieux de se concentrer sur le nettoyage et le déblaiement des trottoirs ! »

Même désarroi du côté de la rue de Bagneaux, elle aussi fortement impacté par les habitations.

« Ce flyer, je l’ai reçu chez moi, dans ma maison où je n’habite plus, encore boueuse et transformée en champignonnière, le 28 juin, alors que je rappelle que les inondations ont eu lieu quatre semaines auparavant, confie une habitante sinistrée qui a souhaité garder l’anonymat. C’est désolant. Je connais beaucoup d’élus, des gens que j’estimais, mais jamais je ne pensais qu’il y aurait eu autant d’incompétence pour la gestion de la crue. Et après avoir relu le Plan Communal de Sauvegarde, je peux certifier qu’il y a eu des ratés dans l’approche du maire. Moi et beaucoup d’autres se sont sentis orphelins pendant les inondations. Je décide de rester sinistrée dissidente, ils ne m’auront pas dans leur fichier, je ne veux rien, je me suis bien débrouillée jusqu’à présent. La psy, je n’ai pas attendu, et justement elle m’a conseillé de cracher ma colère : c’est fait ! »


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