Une partie du quartier de Saint-Leu, à Cesson, se retrouve encore sinistrée après les récentes intempéries. Maisons, caves et garages inondés, terrains gorgés d’eau, débordement des eaux usées, canalisations saturées….Les habitants poussent un cri d’alarme sur leur situation et pour comprendre pourquoi Cesson ne figure pas parmi les villes sinistrées.
Les nombreux épisodes pluvieux qui ont touché le département ces dernières semaines ont laissé derrière eux de nombreux dégâts. Les communes de Sénart n’ont pas été épargnées si bien que certaines d’entre elles ont été classées en état de catastrophe naturelle. Mais pas Cesson, pourtant très durement touchée, tout particulièrement à Saint-Leu. Outre le maire, Olivier Chaplet, qui s’élève contre cette décision, des Cessonnais désemparés hurlent leur incompréhension.
« Comment la préfecture peut-elle décider de ne pas classer notre ville parmi les sinistrées quand on voit ce qu’il se passe chez nous ? », s’indigne la famille Tirions. « Nous habitons à quelques mètres de la commune de Seine-Port qui elle, a été classée en état de catastrophe naturelle, où est la logique ? ».
« Un véritable cauchemar »
Et ce n’est pas la seule question qui hante les habitants du quartier qui ont les pieds dans l’eau depuis bientôt 1 mois. Car personne ne peut expliquer pourquoi le niveau de l’eau est monté aussi vite. « L’eau est arrivée de la forêt tel un tsunami. Comment expliquer cela ? », s’interroge une habitante. Jamais les habitants n’ont vu une telle quantité d’eau débouler dans leurs rues. Excentré du bourg, bordé d’un côté par la forêt et de l’autre par l’étang du Follet, le quartier considéré par ses habitants comme un village a été pris au piège par les eaux. Rues, routes, jardins et maisons ont été envahies par les pluies torrentielles si bien qu’aujourd’hui les sols gorgés d’eau menacent de déborder à nouveau à la moindre averse. « On ne s’en sort pas !», s’écrit Nathalie Lefranc, dont la maman vit sous la menace constante d’une nouvelle inondation. « Les pompes tournent jour et nuit mais rien n’y fait. Ma mère âgée de 80 ans vit un véritable cauchemar. »
Sur la départementale 306, même désarroi devant l’ampleur du phénomène : la famille Thirion a même dû détruire une partie du mur qui encadre leur maison pour évacuer l’eau qui avait envahi le champ voisin et qui s’infiltrait in sinueusement dans leur habitation. « On a réussi à pomper l’eau du rez-de-chaussée mais depuis 3 semaines notre terrasse et notre garage sont sous l’eau », explique le chef de famille. Autre solution radicale : le maire de Seine-Port a demandé à ce qu’une tranchée soit creusée le long de la maison de Nathalie Lefranc afin de détourner le courant d’eau venu du bois de Saint-Leu et de l’évacuer par le réseau des eaux usées. « Mauvaise idée ! », regrette Olivier Chaplet, maire de Cesson. « Les voies d’évacuations ont été envahies et le tout à l’égout a débordé chez un couple. Nous ne sommes pas spécialistes, nous tentons de trouver des solutions mais nous sommes peu efficaces », avoue l’élu.
Des toilettes qui débordent
C’est le constat qu’ont pu faire Marie-Christine et Christian Potier en découvrant au petit matin du 18 juin leur sous-sol rempli d’eau souillée. « L’eau débordait en flux continu des toilettes situés dans notre garage. Qu’on nous explique pourquoi aujourd’hui à Saint-Leu l’eau semble ne pas pouvoir s’évacuer ! », s’énerve Marie Christine Potier. À cela le maire de la commune n’a pour l’instant pas de réponse et tente tant bien que mal avec ses équipes techniques d’épauler les familles sinistrées. « J’essaie en vain d’obtenir les plans du réseau auprès de la Société des eaux. Les travaux datent de l’époque de mes prédécesseurs. Une fois que nous aurons un maximum d’informations nous nous réunirons à nouveau pour diligenter une étude. Mais tant que l’eau n’aura pas disparu les travaux ne pourront pas débuter », souligne-t-il.
Vers un nouveau scandale ?
Solidaires, les villageois se succèdent auprès des sinistrés pour les aider à vaincre les inondations tout en sachant qu’à la moindre averse tout sera à recommencer. Lentement l’eau évacuée se dirige en contrebas du centre-équestre également sous les eaux, à laquelle se mélange sournoisement les eaux usées qui sont rejetées dans la réserve naturelle du Follet. Promettant dans quelques jours un nouveau scandale : celui d’une pollution environnementale inévitable.
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