« Ce n’est pas possible, quelqu’un cherche à nous tuer, s’inquiète N’Sasi Panciançia, un locataire du premier étage. Aujourd’hui, on est des survivants ! »
Un énième sinistre au numéro 2 de l’allée des Brandons s’est déclaré, dans la nuit de samedi à dimanche, vers 0h15, dans un local à vélos au rez-de-chaussée. Le sixième depuis le début de l’année. Les habitants qui ne cessent de dénoncer l’insalubrité de l’immeuble, le manque de sécurité et l’urgence d’un déménagement.
Actes criminels
« Ce sont six actes criminels gravissimes et insupportables, on est loin du petit feu de poubelle » : le maire de la ville, Guy Geoffroy (LR), ne décolère pas.
Mais alors, qui s’acharne sur les locataires de la tour 2 ? « Une enquête est en cours pour trouver l’auteur de ces tentatives d’assassinats qui pourrait être quelqu’un de très proche, poursuit l’élu. Nous ne connaissons pas les motivations mais la police est déterminée à mettre la main sur ce sinistre individu qui devra répondre de ses actes devant une cour d’assises. »
« On veut partir »
Dans les étages, la forte odeur de suie prend à la gorge. Les fumées se sont propagées jusqu’au 4ème. Les fils électriques endommagés pendent dans les couloirs. Les murs noircis rappellent la dure réalité de la vie quotidienne des locataires de ces HLM qui, à bout, menacent de ne plus payer leur loyer. Il ne vaut mieux pas raser les murs. Tout est resté en l’état avant le passage de l’expert. « On a l’impression qu’il y a eu la guerre ici ! », commente un locataire en colère.
Cinq personnes ont été conduites à l’hôpital pour inhalation de fumée. Certains locataires ont même dû fuir, en sautant par la fenêtre. « Mes petits enfants de 4 et 7 ans qui étaient venus me rendre visite sont traumatisés, raconte Colette Odile Mbia, du 2ème. Ils s’inquiètent pour moi. »
L’OPH porte plainte
Les habitants réclament un relogement de toute urgence. Le quartier des Brandons doit être détruit dès le dernier trimestre de 2016 mais ceux-ci ne veulent plus attendre. « Notre vie est en danger, clament-ils, à l’unisson. On ne se sent pas en sécurité. On veut partir le plus vite possible. » Et d’ajouter : « Personne ne bouge. On attend quoi ? Un drame comme à Saint-Denis ? (un sinistre dans un immeuble insalubre a fait 5 morts, lundi soir, dont une mère et ses deux enfants, ndlr). »
Pour l’OPH, c’est l’acte de malveillance de trop. Le bailleur, qui va porter plainte, promet de reloger les habitants dans les plus brefs délais. « Trouver un nouveau logement aux locataires, c’est vital, analyse-t-on à l’OPH. On va proposer un appartement à chacun mais ça ne sera pas forcément à Combs-la-Ville. Il n’y a pas assez de logement vacant. Mais ça sera dans les alentours. »
Rappelons que la cité des Brandons, vétuste, doit être détruite dans le courant du dernier trimestre 2016. « Le calendrier de réalisation prendra ensuite 18 à 20 mois, précise le maire. On ne construit pas des immeubles en trois jours. “
Vanessa RELOUZAT
Du feu de poubelle à l'incendie de la cave ou du local, la tour 2 de l'allée des Brandons ne compte plus les sinistresIMG_7330.JPGIMG_7332.JPGIMG_7336.JPGIMG_7338.JPG