Une vingtaine de parents d’élèves sont postés devant l’entrée du collège René Barthélémy. Il est 9 heures. La mobilisation contre la montée de la violence au collège René Barthélemy semble ne pas être une réussite. C’est un leurre. La réussite se voit à l’intérieur.
750 élèves sont absents sur les 792 que compte le collège. Les professeurs sont présents mais n’ont qu’une quarantaine d’enfants dans l’établissement.
Parents excédés
Face aux conditions difficiles que rencontrent leurs enfants dans cette année scolaire 2015-2016, les parents sont excédés et ont décidé de la faire savoir. « On a constaté une nette dégradation de l’ambiance du collège depuis la rentrée des classes en septembre alors que tout se passait bien avant », regrette Laurence, mère de deux enfants scolarisés au collège, ajoutant inquiète : « Il y a de la violence verbale et surtout physique. Mon fils en a été victime et il n’y a eu aucune réaction du principal ».
« L’an dernier, nous avions l’excellence et cette année, nous avons l’exécrable », lâche Florence, mère d’une fille en 5e.
Des mots durs qui marquent la détresse des parents. Mélanie mère de deux enfants, va plus loin encore : « On veut son renvoi. Que l’éducation nationale réagisse ». Certains parents sont à bout et réfléchissent à mettre leurs enfants dans un établissement privé.
« Echange constructif »
Renaud Gettliffe, principal arrivé en septembre, cible de bons nombres des reproches a accueilli une délégation de parents d’élèves.
Une réunion qui laisse, semble-t-il présager du mieux pour les élèves du collège René Barthélémy : « On a échangé sur l’inquiétude des parents sur la montée des violences et incivilités. Cela a été un échange constructif et une réunion est prévue le 28 juin avec le principal, les enseignants, la municipalité et les élèves », explique Catherine, représentante de la FCPE. Elle précise : « cette réunion a pour objectif de mener une action sur la prévention et la responsabilité des élèves ».
Une charte de bonne conduite devrait ainsi voir le jour et s’ajouter au règlement intérieur. Un échange qui n’attend plus qu’un passage à l’acte.
« Avancer ensemble »
Pour sa part, Renaud Gettliffe avoue « prendre en compte les demandes des parents d’élèves. J’ai entendu leur souhait que les choses aillent mieux. Nous devons renforcer les liens par la communication et des actions communes ». Il ajoute, confiant : « On va avancer ensemble et améliorer la situation ».
Une situation que la municipalité va suivre avec attention : « On s’inquiète de ce qui se passe au niveau du collège. Nous avons un conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance qui fonctionne bien. Le principal doit jouer son rôle. Au dernier CLSPD, le 31 mai, il nous a dit que tout allait bien », confie Michel Veux, conseiller municipal délégué à la sécurité générale.
Sébastien LATTANZIO