« L’État tournerait-il la page des inondations, pour se consacrer à l’Euro ? », c’est la question que pose Serge Barberi, le maire de Soignolles-en-Brie, en colère. En effet, malgré la mobilisation massive des secours et des services de sécurité, la commune n’a pas été reconnue en état de catastrophe naturelle lors du conseil des ministres du mercredi 8 juin. À Soignolles, 32 habitations ont été inondées et la plupart des sinistrés ont quitté leur logement devenu insalubre. « Ce n’est pas seulement l’eau de la rivière qui est entré dans les maisons, mais également les hydrocarbures des cuves à fioul, et les eaux usées des égouts », pointe l’élu, dans un communiqué.
Arrêté complémentaire
Hélène Madonna, sinistrée et 1ère adjointe au maire de la commune témoigne : « la solidarité locale a été sans faille lors de la montée des eaux. Aujourd’hui, nous sommes fatigués, et nous faisons face à une décision profondément injuste. Dans ma rue, certaines familles ont tout perdu et doivent faire face au remboursement de leur crédit immobilier. D’autres sont retraités et n’auront jamais les moyens d’engager les travaux nécessaires à la réhabilitation de leur habitation, sans reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle. »
Et le maire de conclure : « jeudi 9 juin, la préfecture a demandé aux maires des 62 communes non reconnues dans le décret du 8 juin de déposer un dossier complémentaire, ce que nous avons fait, malgré ce délai plus que court. »
De son côté, Jean-Jacques Barbaux, le président du Département, s’est étonné de l’absence de nombreuses communes seine-et-marnaises dans l’arrêté portant reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle. ce dernier appelle l’Etat à “un surcroît de bienveillance et de célérité afin que ces collectivités, en grandes difficultés, puissent figurer dans l’arrêté complémentaire qui devrait être pris en conseil des ministres le 15 juin prochain.”
V.R.