Neuf conductrices victimes, un même mode opératoire, deux prévenus et beaucoup de questions en suspens. Deux jeunes Melunais ont comparu, jeudi dernier, devant le tribunal correctionnel de Melun pour des faits présumés de vols avec violence sur des automobilistes arrêtées dans l’avenue du Général-Patton, à Melun.
Les faits s’étaient produits de l’été 2014 à février 2015 : un ou deux individus approchaient – à pied ou à scooter – de voitures conduites par des femmes et brisaient la vitre du véhicule pour s’emparer du sac à main souvent posé sur la place du passager. « Ces vols à la portière sont traumatisants pour les victimes, des femmes toujours seules qui étaient ciblées », a souligné la procureure.
L’enquête de police a permis de remonter jusqu’à ces deux Melunais grâce aux dépositions de receleurs des chèques des victimes. Mais seul l’un des prévenus – qui comparaissait libre – a été reconnu. Et par une seule des neuf victimes. « Je ne suis pas un voleur, ça, c’est des trucs de gamins je ne veux pas payer pour quelqu’un d’autre », s’est-il défendu, niant toute implication.
Receleurs
Pour l’autre prévenu, actuellement incarcéré pour des faits d’enlèvement et de séquestration, la situation est davantage compliquée. Un des receleurs a mis en cause le frère du prévenu, pourtant incarcéré à l’époque des faits. Comme l’a relevé le juge, aucune trace d’ADN des deux jeunes hommes n’a d’ailleurs été relevée. Une faille dans laquelle Me Fatthi Irguedi, l’avocat du principal mis en cause s’est engouffré.
« Quels éléments de culpabilité trouve-t-on dans le dossier ? », a-t-il interrogé. « Des faits similaires se sont produits à la même époque dans un autre quartier de Melun et les auteurs avaient le même signalement. » Avant d’attaquer : « Le receleur a la même description que celle faite par les victimes et pourtant, lui n’est pas inquiété : tout repose seulement sur sa déposition. »
Une plaidoirie qui semble avoir convaincu les magistrats puisqu’il a été relaxé de toutes les charges. Le second prévenu, reconnu sur ‘tapissage’ par une des victimes, a lui été condamné pour un seul des faits. Il a écopé de cinq mois de prison ferme.