Alexandre, un Nemourien de 26 ans, et Jordan, 19 ans, domicilié dans le Loiret, n’ont pas hésité à voler un groupe électrogène dans la ville inondée de Nemours, le 4 juin. Possédant les clés d’un immeuble du centre, rue Perreau, ils avaient dérobé l’appareil professionnel de 4 500 watts, destiné à alimenter une pompe à eau, et appartenant à une habitante sinistrée. Le butin avait été mis en vente sur le bon coin avec les coordonnées du vendeur.
Les pieds dans l’eau
« On avait les pieds dans l’eau, on a perdu deux voitures, et il a fallu en plus gérer une histoire de vol, a déclaré la victime à l’audience correctionnelle de Fontainebleau, qui se déroulait jeudi 9 juin. J’ai perdu deux jours de travail avec cette histoire. Les deux voleurs auraient mieux fait d’aider les bénévoles chargés de nettoyer ».
« Vous étiez-vous même victime de ces inondations terribles, qu’est-ce qui vous a pris de voler ce groupe électrogène ? », a questionné la juge Krief.
« J’ai pas réfléchi, a répondu Jordan. J’ai fait le ménage toute la journée à cause des inondations puis on est sorti et on a vu le groupe électrogène en face du local à poubelle. On l’a porté à deux pour le mettre dans le camion. J’ai pris conscience que j’avais fait une bêtise en garde à vue… »
Son comparse, interpellé sur son lieu de travail, a cependant nié le vol, reconnaissant seulement le recel. « Je ne me permettrais pas de voler les voisins de mon beau-père ! », a-t-il juré à la barre. Il a néanmoins reconnu avoir fait monter les enchères sur Internet.
Le procureur, Guillaume Lescaux, a rappelé que le vol et le recel sont passibles de la même peine : 5 ans de prison.
« Les citoyens vivent l’horreur depuis plus d’une semaine et ont autre chose à faire que de gérer une procédure au commissariat », a souligné le magistrat, dont les réquisitions ont été suivies.
Condamnations
Alexandre, déjà condamné pour vol, port d’armes prohibé et atteinte sexuelle sur une mineure a écopé d’un travail d’intérêt général de 280 heures et de 6 mois de prison avec sursis, avec obligation de travail. Déscolarisé depuis le CM2 et suivi par un institut médico-éducatif jusqu’à ses 24 ans, il devra par ailleurs apprendre à lire et à écrire. Son avocat, Me Christian Camoin, reconnaissant « l’aspect déplorable moralement » avait évoqué « la capacité intellectuelle limitée de son client » et demandé son placement sous curatelle.
Jordan a été condamné à 4 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve durant deux ans ainsi qu’à suivre un stage de citoyenneté à ses frais.
Les deux prévenus devront verser à la partie civile 157 € pour le préjudice matériel et 800 € pour le préjudice moral.
Agnès GAUDICHON-BRAÏK