- Lundi 30 mai
À Ponthierry vers 4 heures du matin, le mur des communs de Moulignon s’effondre entraînant les eaux du ru sur la place des tilleuls. Nul ne le sait encore, mais ce sera le début de 48 heures d’angoisses pour les habitants de Moulignon-Auxonette. Petit à petit, l’eau envahit certains quartiers de la ville, parfois temporairement, le plus souvent de manière plus marquée. Entre les gares de Ponthierry et Saint Fargeau, un premier glissement de terrain se produit sur les voies ferrées provoquant l’interruption de la circulation ferroviaire, là aussi les conséquences seront plus importantes que prévue.
- Mardi 31 mai
Moulignon se réveille quasiment coupé du monde, routes impraticables ou dangereuses, risque d’effondrement de certains murs, les premières évacuations ont eu lieu à 5 heures du matin. Une longue matinée d’angoisse commence pour plusieurs dizaines d’habitants. Le soir alors que la situation s’améliore pour eux et les habitants de Jonville, c’est au tour des habitants des cités Leroy et des chemins de halage de quitter leur logis. Pour ces derniers, en plus des risques d’inondations, une autre menace se profile, une « poche » d’eau de plusieurs centaines de mètres s’est formée dans la butte surplombant les rails. Des travaux périlleux doivent être effectués d’urgence. Pringy procède à ses premières évacuations, c’est une dizaine de personnes qui quittent leurs domiciles. Un accueil d’urgence est installé par la municipalité et le système d’avertissement par SMS qui avait été mis en place fonctionne très bien.
- Mercredi 1 juin
Ponthierry connaît une phase de répit avec une décrue rapide, alors que dans la nuit la Seine est montée de 15 cm. Les premiers engins arrivent pour les travaux de sécurisation de la voie ferrée. Les pompiers interviennent sur les caves inondées. Au total, c’est près de 130 habitants qui auront été évacués, le gymnase reste disponible car il risque d’être réquisitionné pour accueillir les sinistrés nemouriens. En attendant, c’est une certitude, la ville va demander le classement en état de catastrophe naturelle. Même scénario à Pringy, ou les évacués d’hier nettoient les dégâts des eaux. Le niveau baisse dans le parc de la mairie et tout cela ressemble à un mauvais souvenir. Boissise-le-Roi est dans une situation différente, située en bord de Seine, la ville risque de souffrir, les riverains du fleuve reçoivent des consignes concernant la sécurité des biens et personnes. En 48 heures le niveau de la Seine est monté de 123 cm.
- Jeudi 2 juin
Toujours des incertitudes en ce qui concerne la montée des eaux, le hameau de Moulignon-Auxonette reste toujours sous surveillance tout comme le chemin de halage. Le collège est fermé jusqu’au week-end, les écoles primaires sont ouvertes mais avec beaucoup d’incertitudes sur d’éventuelles évacuation. Rue Pasteur, les camions font d’incessants allers-retours entre leur base stratégique et le chantier SNCF. Pringy est toujours en attente d’une remonté des eaux de l’Ecole suite à la hausse du niveau de la Seine et la cellule de crise est totalement opérationnelle. Une seule maison reste inondée dans le village. Boissise le Roi subit la crue de la Seine, la rue des vives eaux et le boulevard de Seine sont en partie submergés dès le matin et l’eau sur le secteur monte à plus de 10 cm toutes les 30 minutes. Le plan d’évacuation est mis en place et en fin de journée.
- Vendredi 3 juin
La situation est beaucoup plus calme à Pringy et Ponthierry malgré les débordements de l’Ecole et de la Seine. À Ponthierry, les chemins de halages sont recouverts mais dans les hameaux c’est le grand nettoyage qui commence, des bennes sont acheminées pour collecter les affaires irrécupérables. Les travaux SNCF continuent et la base de Seine-Ecole n’est plus qu’un grand lac mais le niveau du fleuve reste stable. Boissise-le-Roi doit procéder à de nouvelles évacuations, non pas à cause de nouvelles crues mais à la suite d’une intervention de l’EDF sur la partie du réseau située en zone inondation.
Frédéric ROUSSEAU