Claquage de strings et de bretelles de soutifs. Mains baladeuses et remarques sexistes. Être une femme dans le milieu testostéronné de la politique se révèle parfois s’apparenter à un parcours de combattante.
Car, entre séduction, machisme et harcèlement sexuel, la limite, souvent trop floue, est vite dépassée. La preuve. Après Dominique Strauss-Kahn et Georges Tron c’est au tour de Denis Baupin, vice-président de l’Assemblée nationale et député de Paris, d’être englué dans les méandres de ce qui est malheureusement en passe de devenir un banal cas de harcèlement sexuel. De l’élection à l’érection il n’y a qu’un pas. En Seine-et-Marne, les élues ont signé la pétition « Levons l’omerta » dont le collectif rassemble des militant(e)s, des responsables associatifs et des politiques de tous bords.
« Des règles fondées pour des hommes »
Mais comment définir le harcèlement sexuel ? Où commence-t-il ? « La définition légale qui a été adoptée dans la loi du 6 août 2012 fait référence à des propos ou comportements à connotation sexuelle répétés et qui portent atteinte à la dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant ou créent une situation intimidante ou offensante », remarque Roseline Sarkissian (PS), conseillère municipale d’opposition à Fontainebleau et conseillère régionale.
Alors, les hommes politiques sont-ils plus obsédés que les autres ou prennent-ils plus davantage de liberté, dopés, non pas au viagra, mais par un sentiment de surpuissance masculine ? « Ce sujet est particulièrement sensible dans le milieu politique car c’est un monde où s’exerce le pouvoir », souligne Colette Mélot (LR), sénatrice.
« Canon / Pas canon »
Le pouvoir : un tel aphrodisiaque qu’il fait oublier à ces messieurs les règles primaires de la bienséance ? « Il est fréquent d’entendre énoncer un classement de type « canon / pas canon » détaillant physiquement une femme politique, raconte Roseline Sarkissian. Cela ne me viendrait pas à l’esprit de le faire pour un homme. » Et de poursuivre : « Le milieu politique a longtemps été réservé aux seuls hommes. Pour décrire la domination masculine sur le champ politique, la sociologue Françoise Gaspard propose un concept que je trouve très juste, celui de « fratriarcat ». Depuis 1789 et jusqu’à une période récente, l’espace politique était alors non mixte. Les règles du jeu politique, ses pratiques, sa culture, sa langue, ont été fondées et institutionnalisées par et pour des hommes. »
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