Avec seulement deux aires de grands passages pour les nomades dans le département, la Seine-et-Marne est à la traîne. Le schéma d’accueil et d’habitat prévoit la création de cinq aires supplémentaires pour les nomades ayant une mobilité ponctuelle.
Le compte n’y est pas en Seine-et-Marne. Le schéma départemental d’accueil et d’habitat des gens du voyage, révisé en 2013, prescrit les obligations pour les communes et collectivités en matière d’aménagement à réaliser pour les nomades. En substance, le document prévoit les besoins d’aires d’accueil permanent (comme à l’entrée nord de Melun) et la répartition territoriale des aires de grands passages.
Deux types d’aires
« Il ne faut pas confondre aires d’accueil et aires de grands passages qui sont des mobilités différentes pour les gens du voyage », insiste Nicolas de Maistre, secrétaire générale de la préfecture de Seine-et-Marne. Les aires d’accueil sont prévues pour les communes de plus de 5 000 habitants et comptent environ 50 places. « Ce type d’aires est à disposition de gens du voyage mais pas seulement : des actifs peuvent également s’y installer », poursuit-il. Pour les nomades, ces structures peuvent par exemple permettre de s’installer le temps d’une année scolaire pour ’stabiliser’ les enfants dans une école.
Autre structure d’accueil : les aires de grands passages. Et en Seine-et-Marne, c’est surtout là que le bât blesse puisque le département en compte seulement deux, à Moissy-Cramayel et Maisoncelles-en-Brie. « C’est un autre type de mobilité », explique Nicolas de Maistre. Et d’ajouter : « Ces aires de grands passages, qui peuvent accueillir environ 200 caravanes sont une réponse pour les déplacements de gens du voyage, d’avril à octobre. »
Cinq aires à créer
Actuellement, seules deux aires de grands passages existent en Seine-et-Marne : à Moissy-Cramayel et Maisoncelles-en-Brie. Celles-ci devront d’ailleurs être réaménagées pour améliorer les conditions d’accueil. Le schéma départemental d’accueil des gens du voyage prévoit aussi la création de cinq nouvelles aires, réparties sur l’ensemble du département afin de mieux répondre aux mobilités saisonnières des gens du voyage. Plusieurs plusieurs territoires ont été déterminés pour accueillir une aire de grands passages. Deux concernent le sud du département avec le secteur de Fontainebleau/Pays de Bière (voir ci-contre), mais également l’agglomération de Melun Val de Seine. Au nord, une aire de grand passage devra être créée pour la communauté d’agglomération du Pays de Meaux, une autre au nord-ouest de l’arrondissement de Meaux ou encore dans la communauté d’agglomération de Marne-et-Gondoire.
Ces espaces permettent par exemple la réalisation de rassemblements évangéliques ou d’étapes pour des migrations économiques (vendanges, travail saisonnier etc.) Actuellement, un important rassemblement est installé sur l’aire de grands passages de Sénart. Pour déterminer les besoins en aires, des études statistiques ont été menées ces dernières années sur les installations de gens du voyage.
Subventions de l’État
Verdict : il faudra construire cinq aires de grands passages supplémentaires dans le département (voir ci-dessous). Une construction que l’État subventionne en grande partie (à hauteur de 80 %) le reste étant à la charge des collectivités. « S’il y a des aires des grands passages en nombre suffisant, les gens du voyage n’auront pas la possibilité de s’installer ailleurs », souligne Nicolas de Maistre.
Un cas de figure qui s’est produit la semaine dernière avec une installation illégale sur le terrain de football de Guignes (voir ci-contre). Mais les nomades ne pouvaient pas aller ailleurs, l’aire de grands passages étant déjà occupée. Une problématique à laquelle de nouvelles devraient permettre d’apporter un début de réponse.
Le schéma départemental ne prévoit pas de date butoir quant à la réalisation de ces aires temporaires, mais délimite le besoin géographique. Les futures intercommunalités, qui seront entérinées au 1er janvier 2017, auront la compétence « gens du voyage ». Les communes devront alors déterminer le lieu d’implantation. Selon le représentant de l’Etat, « le but est de faire respecter la loi pour que tout le monde y trouve son compte. »