Quand on lui demande, en 2013, de venir en Corse pour expertiser un lot concernant Napoléon, Maître Osenat ne se doute pas que c’est un vrai trésor qu’il va découvrir : « Un avocat niçois nous a demandé de venir en Corse pour rencontrer l’épicière d’un tout petit village, nous expliquait-il alors. Cette femme est une descendante d’Archambault, qui s’occupait des chevaux de Joséphine. Elle l’a recommandé à Napoléon parce qu’il était né à Fontainebleau et il est resté le personnage le plus proche de l’Empereur à la fin de sa vie. Chargé des affaires de Napoléon, il a récupéré cette chemise. Il a tout mis dans une caisse en bois qui n’avait jamais été ouverte ».
De rebondissements en rebondissements
Cette fameuse chemise, portée peu avant sa mort, et bien d’autres objets ayant appartenu à l’Empereur à la fin de sa vie devaient être les stars d’une vente-événement.
Mais la veille de la vente, en mars 2014, Jean-Pierre Osenat reçoit l’appel d’un avocat : des cousins se revendiquaient comme propriétaires indivisaires de la chemise et souhaitaient annuler la vente. A quelques heures du premier coup de marteau, la vente était annulée. Depuis, deux familles corses se disputent la propriété de l’objet à coups d’avocats. Finalement, la fameuse chemise ne sera pas vendue aux enchères, comme l’annoncent nos collègues de Corse Matin dans leur édition du 12 mai. La Cour d’appel de Paris a confirmé le jugement en référé du tribunal de Fontainebleau. Les juges ont considéré que les objets pouvaient être reconnus comme des «souvenirs de famille compte tenu de la grande valeur moral et affective qu’y attache la descendance d’Achille Archambault ».
Une affaire digne d’un feuilleton, qui a passionné jusqu’à New York. Des collectionneurs du monde entier étaient d’ailleurs venus à Fontainebleau pour repartir avec la chemise. Ils auront au moins pu se consoler en visitant le château, sur les pas de Napoléon !
Y.V.