- Ce conseil restera dans les mémoires comme le plus houleux depuis au moins dix ans à
Fontainebleau (photo archives, décembre 2014) –
On s’attendait à un conseil tendu, on aura assisté à un crêpage de chignon. Le vote du budget sentait la poudre avec notamment la hausse des impôts au programme. Il a tourné au vinaigre.
1. Les commissions : y être ou ne pas y être ?
La majorité avait préparé une arme de destruction massive pour contrer toutes les tentatives de critique : un tableau faisant état de la présence des différents élus aux commissions. Et sur ce point, l’opposition n’est pas un exemple d’assiduité à en croire Laurent Roussel, l’adjoint aux finances sur tous les fronts lundi soir : « je n’ai vu aucun membre de l’opposition siéger en commission finances », lançait-il en guise d’introduction. Autant dire qu’il n’en fallait pas plus pour mettre le feu aux poudres : « Vous bottez en touche ! » s’offusquait Roseline Sarkissian quand le maire enfonçait le clou : « être élu, ce n’est pas que faire des moulinets en conseil municipal, dès que la réponse vous insupporte, vous hurlez ». La socialiste ne niait pas son manque d’assiduité en commission, mais choisissait la contre-attaque, et l’ironie : « autant supprimer le conseil municipal si tout se fait en commission. On tâchera d’y venir, en espérant y croiser le maire ! ». Richard Duvauchelle, lui, affirmait qu’il recevait « deux heures avant les commissions les dossiers avec avis déjà validés, c’est se foutre de nous. J’ai siégé au sein de plusieurs conseils municipaux, et je peux vous dire que c’est impossible de travailler avec vous ». Monique Fournier justifiait ses absences : « Au début, je venais, mais soit on était incapable de répondre à mes questions, soit on refusait de me répondre. Je ne vois pas à quoi servent ces commissions ».
2. Les prises de paroles : pour qui le dernier mot ?
Le maire voudrait mettre de l’ordre dans la prise de parole, et ce « dès le prochain conseil ». « Vous faites vos remarques, toutes vos remarques, puis vous subissez nos réponses même si elles ne vous plaisent pas », disait-il. Roseline Sarkissian, toujours ironique, répondait que c’était « agaçant de faire face à une opposition aussi dispersée », invitant le maire à mettre sur pied un réglement intérieur. Cédric Thoma, lui, ne voyait plus où est le débat : « c’est plutôt les questions au gouvernement ! ». Monique Fournier, en fin de conseil, avait trouvé la parade : elle répondait aux précédents points, en préambule de ses interventions lors des points suivants. Vous avez dit cacophonie ?
3. Thibault Fline au cœur d’une nouvelle polémique
C’était la surprise du chef du principal groupe d’opposition : lors du débat sur les impôts, Richard Duvauchelle a révélé détenir un document prouvant qu’un élu de la majorité ne payait pas ses impôts à Fontainebleau. « Vous montrez votre vrai visage, tempêtait Frédéric Valletoux qui pour l’occasion commençait un grand déballage. Ce n’est pas à Fontainebleau que je vous connais habiter et vous étiez mis en examen dans une affaire quand vous vous êtes présenté aux municipales. On ne joue pas à ça. La seule intervention que vous faites en un an et demi, c’est celle-là ? Allez jusqu’au bout, dites de qui il s’agit ». Finalement, Richard Duvauchelle lâchera le nom de Thibault Fline : « On voudrait que vous vérifiez ces informations, est-ce normal qu’il vote une hausse d’impôts qui ne le concernera pas ? ». Voilà qui ressemble fort à l’affaire Frédéric Houssaye qui lors du mandat précédent avait dû démissionner pour des raisons similaires. « Dès demain je soumettrai cette question à expertise juridique, car il s’agit d’une révélation à caractère privée, punissable pénalement » menaçait le maire.
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