Elle n’a laissé entrer chez elle ni la police ni les défenseurs de protection animale. La saisie de 14 chihuahas vivant des conditions d’hygiène déplorables, à Servon, chemin des 3 jumeaux, s’est déroulée de façon épique, jeudi 31 mars.
Ce jeudi 31 mars, la propriétaire, âgée de 57 ans, atteinte du syndrome de Diogène, est passée par un trou de son grillage, à l’arrière de sa propriété, pour aller chercher elle-même ses chiens, après plusieurs minutes de négociation.
Stéphane Lamart, président de l’association de protection animale qui porte son nom, et Philippe Toutenelle, président du Groupe d’intervention de protection animale (Giapa), attendaient à la sortie, dans la boue avec des cages, sous une pluie battante. Ils étaient escortés de la police nationale de Moissy-Cramayel et de la police municipale. « C’est une victoire, après plusieurs mois de mobilisation, se réjouissent les deux défenseurs des animaux. Les chiens vivaient dans leurs excréments, recouverts de papiers journaux, ce qui produisait l’effet millefeuilles… Ils ont des problèmes de santé, au niveau des yeux, et leurs griffes sont longues car ils ne sont pas habitués à sortir. Mais ce sont des animaux sociables qui feront la joie de familles d’accueil. »
Opposition au jugement
Reste que la maîtresse des chihuahuas a fait opposition au jugement en espérant pouvoir les récupérer. Outre la saisie, rappelons qu’elle a été condamnée en première instance, par le tribunal de police, à 20 € d’amende par chien et à 500 € de dommages et intérêts à verser à l’association Stéphane Lamart. Du coup, jusqu’au jugement en appel, ses chiens ne peuvent être placés à l’adoption que sous contrat de famille d’accueil.
En attendant, le voisin, Didier Leconte, se déclare soulagé de cette intervention de police devant cette propriété où s’entassent les détritus sur 1 000m2 de jardin. « J’ai fait un courrier à la préfecture, à la mairie et à la police car c’est invivable. Il faudrait que les déchets soient enlevés. Les rats traversent mon jardin de part en part. L’été, ce sont les mouches et les odeurs à n’en plus finir ».
Agnès GAUDICHON-BRAÏK